16 Nov
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Les victimes de violences basées sur le genre (VBG) peuvent désormais trouver refuge dans un lieu d’hébergement sécurisé. Le centre d’urgence “Ya tchégbo” aménagé à Kowégbo dans le 2ième arrondissement de Cotonou a été inauguré le samedi 11 novembre 2023. 

La création d’un centre d’accueil pour les victimes de VBG est une des réponses à divers mauvais traitements que subissent les survivantes de violences sexistes. Elles sont parfois rejetées par leurs familles et n’ont pas d’abris. “Ya Tchégbo”, qui signifie en langue fon “les malheurs sont passés”, est le nom de l’association qui a porté le projet. 

‘’Les victimes seront hébergées pendant une période d’au moins trois mois’’, a clarifié Philippe Beseron, président de l’association ‘’Ya Tchégbo”.

 L’initiative privée vient en renfort au gouvernement dans ses actions pour la protection des  femmes et des  filles béninoises, a souligné Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la microfinance. L’objectif est d’aider les femmes et les filles à se reconstruire. “C’est aussi pouvoir leur donner la possibilité  de se soustraire physiquement (…).Ce que vous faites pour nos femmes, c’est du concret et c’est noble”, a-t-elle affirmé. 

Accueil et prise en charge psycho-sociale 

 Le centre est doté d’un personnel pour recevoir les victimes. Elles  pourront se confier à une assistante sociale et à un psychologue. Une éducatrice spécialisée s’occupera de leurs enfants. Une maîtresse de maison pour la vie collective et un service de gardiennage du site 24h/24, ainsi qu’une coordinatrice de l’action assurent l’entretien des lieux.

“C’est une joie de savoir qu’un toit et la chaleur humaine attendent en réconfortant les survivantes des violences basées sur le genre qui seront accueillies ici. C’est pour cela que je leur souhaite une longue vie à Ya Tchegbo et à ce nouveau centre”, s’est réjouie Flore Djinou, vice-présidente exécutive de l’Institut National de la Femme. Le centre offre également des opportunités de formation aux femmes pour faciliter leur réintégration sociale.

 Fruit d’une coopération multipartite 

Le projet a été réalisé avec le soutien du ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, de la Mairie de Cotonou, et de  l’appui financier de l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin. “Nous avons accepté d’accompagner ce centre parce que c’est un moyen qui permettra aux femmes qui subissent des actes de violence qui osent dénoncer de se sentir soutenus et accompagnés”, a affirmé Joris Jurriens, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas. Le site d’installation du centre d’accueil qui abritait une bibliothèque, a été mis à disposition par l’État et équipé par l’association. 

Nouvel instrument de lutte contre les VBG

Les chiffres du Système Intégré des Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant (SIDoFFE-NG) montrent qu’au total, 49 907 cas de VBG ont été enregistrés entre le 18 février 2019 et le 18 février 2022 à l’échelle des 12 départements du Bénin. Cependant, ces données pourraient sous-estimer l’ampleur réelle en raison de la faible dénonciation, des pesanteurs socioculturelles et de la dépendance financière des victimes. En ouvrant ses portes, le centre ‘’Ya Tchégbo’’ vient en renfort aux Centres de promotion sociale (CPS) et aux Centres intégrés de prise en charge (CIPEC) qui accompagnent les survivantes de violences basées sur le genre.

Fulgencia Hountondji

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