27 Avr
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Le 11 mai sera le jour d’une “rentrée générale” au Bénin qui espère avoir contenu à cette date la propagation du covid-19. Les écoles rouvriront, le cordon sanitaire sera levé… ; une reprise de la vie normale qui ne suppose pas un relâchement des mesures de prévention.

A ce jour, toutes les mesures drastiques prises par le gouvernement sont en vigueur jusqu’au 10 mai : la fermeture des écoles et universités, la fermeture des lieux de culte, le cordon sanitaire autour de 15 communes… Le gouvernement met tout en oeuvre pour une levée de ces mesures dès le 11 mai afin de permettre un retour à la vie normale pour les populations.

“Apprendre à vivre avec le coronavirus”

Ce dimanche 26 avril, au cours d’une émission spéciale sur la télévision nationale, les ministres de la Santé et des Finances ont expliqué la stratégie du gouvernement pour y arriver. Le second s’est notamment prononcé sur le coût économique de la pandémie au Bénin. Le gouvernement a déjà investi “plus de 25 milliards de francs CFA”, selon Romuald Wadagni qui rassure que les dépenses nécessaires continueront pour protéger les Béninois. Mais il souligne aussi qu’il est nécessaire de relancer l’activité économique : 

“Quand on est pauvre comme nous, il faut tout faire pour vite retourner au travail. Mais retourner au travail dans un contexte où l’Etat assure la sécurité pour chacun et pour tous.”

Il est improbable que le coronavirus ait disparu du Bénin au 11 mai “par baguette magique” selon le ministre des Finances. C’est pourquoi, la population devra s’habituer à vivre malgré la présence de la maladie. “Il faut que dès le 11 mai, tout en respectant les gestes barrières, on apprenne à vivre avec cette maladie”, fait savoir l’argentier national qui souligne à propos que “nous avons appris à vivre avec le paludisme” malgré ses ravages.

Dépistage massif et traitement présomptif à la chloroquine 

Le nombre de cas de coronavirus dans le pays a certes augmenté de 10 portant le bilan à 64 cas (30 sous traitement, 33 guéris et 1 décès). Et il n’est pas exclu qu’il y a de nouveaux cas. Le cas échéant, il n’y aurait pas de raison de s’inquiéter outre mesure selon le ministre de la Santé. 

“Nous n’avons pas peur des chiffres parce que derrière il y a la solution”, rassure Benjamin Hounkpatin qui explique comment le gouvernement se préparer à gérer la crise. La capacité de dépistage du Bénin augmentent avec 16 000 tests par jour grâce à des laboratoires dans tous les 12 départements. Il s’agit, selon le ministre, de “décentraliser le diagnostic”. Ainsi, les malades seront pris en charge à temps de même que les personnes présentant simplement les signes du covid-19 :

“Dès que nous constatons des signes présomptifs de la maladie chez des personnes, nous démarrons le traitement présomptif à base de la chloroquine.”

Le ministre de la Santé annonce ainsi que les enseignants seront dépistés et les cas positifs traités. “Cela va rassurer les parents avant qu’ils n’envoient leurs enfants à l’école”, espère Benjamin Hounkpatin. 

Chimioprophylaxie et non traitement préventif

Le gouvernement va même plus loin en optant par ailleurs pour la chimioprophylaxie. Là aussi, ce sera à base de la chloroquine. Selon le ministre de la Santé, elle permettra de prémunir des travailleurs comme ceux de la santé contre la maladie du fait de leurs contacts potentiels avec les malades du coronavirus : 

“Les sujets contacts ou les sujets qui ont été exposés au covid-19 bénéficieront systématiquement d’une prise de la chloroquine pendant un certain temps. Ça nous permettra de contenir la propagation de cette pathologie.”

A noter cependant, que la prise de la chloroquine à titre préventif, n’est pas conseillé. “Nous ne sommes pas encore dans cette démarche au niveau du gouvernement”, insiste le ministre de la Santé épaulé par la suite par le président de la République qui, par surprise, est intervenu par téléphone pour marteler qu’il n’est pas indiqué que les populations non exposées et qui respectent mesures barrières se mettent à prendre la chloroquine comme traitement préventif. 

Pour rappel,  la Centrale d’achat des médicaments essentiels et consommables médicaux (CAME) cède aux pharmacies, le comprimé de 250 mg de chloroquine au prix de 40 francs CFA. Les populations pourront l’acheter sur prescription médicale à 50 francs  soit 500 francs  la plaquette.

La levée du mesures telles que le cordon sanitaire à partir du 11 mai devrait aussi contribuer à l’organisation des élections communales prévues pour le 17 mai.

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