14 Juil
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Les membres du conseil électoral, nouvel organe de direction de la commission électorale, prêtent serment ce mercredi pour prendre officiellement fonction. Ce sont cinq personnalités nommées en conseil des ministres en mai dernier qui vont inaugurer une nouvelle page de l’histoire mouvementée de la CENA

Les CENA (Commission électorale nationale autonome) se suivent mais ne se ressemblent pas. Après la première CENA dite permanente avec un mandat de 7 ans (juillet 2014 – juillet 2021), voici une autre encore modifiée. Le Conseil électoral aura un mandat de 5 ans non renouvelable. Il est donc permanent aussi. Mais la ressemblance avec l’ancienne forme de la CENA se limite à cela. En effet, selon le nouveau Code électoral en vigueur depuis novembre 2019, la CENA sera organisé en deux instances : un Conseil électoral et une Direction générale des élections.

 

“Conseil d’administration de la CENA”

La première est l’instance de direction et de supervision. C’est un organe politique composé de 5 membres désignés par le président de la République, le chef de file de l’Opposition, les deux tendances de l’Assemblée nationale et l’assemblée générale des magistrats pour un mandat unique de 5 ans. Ont ainsi été désignés dans l’ordre, Koffi Adolphe Djiman, Sacca Lafia (majorité parlementaire), Boukari Adam Soulé (minorité parlementaire), Sanni Gounou et Aurelien Luc Nicolas Assogba. Ils prêteront serment devant le président de la République et le bureau de l’Assemblée nationale.

Les 5 conseillers forment le Conseil électoral qui “fonctionne comme le Conseil d’administration de la CENA”, explique Georges Otchéré, directeur des études à la CENA.

Quant à la Direction générale des élections, elle est l’instance de conduite opérationnelle des activités électorales. Ses membres seront recrutés par le Conseil électoral par appel à candidature. Avant d’en arriver là, le Conseil électoral qui entre en fonction ce jour devra se réunir pour élire les membres de son bureau. Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur durant le premier mandat de Patrice Talon est pressenti pour le diriger. Selon la loi, le président du Conseil électoral est le premier responsable de la CENA, il est secondé par un rapporteur tandis que le directeur général des élections joue le rôle du secrétaire général du Conseil électoral.

Parcours en dents de scie

Avec 6 élections à son actif en 7 ans d’exercice, la CENA dirigée par Emmanuel Tiando et en fin de mandat a établi un record. De 2014 à 2021, la première CENA permanente a organisé deux élections municipales (2015 et 2020), deux législatives (2015 et 2019) et deux présidentielles (2016 et 2021). Un bilan qui tranche avec les pratiques antérieures quand la CENA était un organe ad hoc constitué au gré du calendrier électoral. Par exemple, entre 2007 et 2008, deux CENA s’étaient ainsi succédé pour l’organisation des législatives puis des municipales.

Elle était également objet de tiraillements politiques interminables jusqu’à la veille des scrutins, chaque camp voulant prendre son contrôle, élément de taille pour gagner les élections.

La restructuration de l’organe de gestion des élections imaginé en 1995 par Joseph Gnonlonfoun, député opposant au régime de Nicéphore Soglo, avait alors été posée sur la table. Elle a abouti en 2013 par une première CENA permanente qui vient de faire son mandat unique de 7 ans. Et c’est une autre expérience qui commence avec la Commission électorale qui connaît un nouveau jour. Premier test en vue pour elle, les législatives de 2023.

Lire aussi >> Bénin : un nouveau code électoral pour un jeu politique plus serré

 

 

 

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