03 Mai
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La journée mondiale de la liberté de presse est célébrée ce 3 mai 2022 à travers le monde. A cette occasion, Reporters sans frontières (RSF) a rendu public son classement annuel des pays où les journalistes peuvent exercer librement leur métier. Le Bénin y a perdu quelques places par rapport à l’année dernière.

Moins sept places pour le Bénin. Entre 2021 et 2022, le Bénin a perdu sept places dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF. Classé 114ème en 2021, le Bénin se retrouve au 121ème rang lors du dernier classement. Le Bénin était classé 113ème en 2020. Selon l’organisation, le rang du Bénin est le reflet de l’un des plusieurs visages que revêt la liberté de la presse en Afrique. 

Sur le continent, “coexistent à la fois la presse foisonnante du Sénégal (73e du Classement) ou d’Afrique du Sud (35e) et le silence assourdissant des médias privés en Érythrée (179e) ou à Djibouti (164e)”, indique RSF.

Reporters sans frontières pointe également du doigt les nouvelles menaces qui pèsent sur la presse en Afrique. Elles vont des lois qui criminalisent la presse en ligne aux fausses nouvelles (fake news). “Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité”, a analysé Reporters sans frontières.

Double polarisation

Selon RSF, le classement mondial de cette année “révèle une double polarisation, amplifiée par le chaos informationnel : polarisation des médias entraînant des fractures à l’intérieur des pays et polarisation entre les États sur le plan international.”

L’Ong estime que la panorama 2022 de la liberté de la presse distingue d’une part, des sociétés démocratiques où les clivages se développent pour diverses raisons. “Dans les sociétés démocratiques, le développement de médias d’opinion sur le modèle de Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, provoquent un accroissement des clivages”, analyse Reporters sans frontières. 

Sur le plan international, RSF estime qu’il existe une opposition de style entre les sociétés ouvertes et les régimes autoritaires. “Sur le plan international, l’asymétrie entre, d’une part, les sociétés ouvertes et, d’autre part, les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande, affaiblit les démocraties. Aux deux niveaux, cette double polarisation est un facteur d’intensification des tensions”, conclut le rapport.

Nouvelle méthodologie

Pour cette 20ème édition du classement mondial, RSF a fait évoluer sa méthodologie d’évaluation. L’Ong qui a travaillé avec un comité de sept experts issus du monde universitaire et des médias a d’abord dépoussiéré la notion de liberté de la presse. Cette dernière est désormais considérée comme “la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale”

Cette nouvelle approche terminologique a induit l’introduction de cinq nouveaux indicateurs dans la grille d’évaluation qui “donnent une vision de la liberté de la presse dans sa complexité”. Il s’agit du contexte politique, du cadre légal, du contexte économique, du contexte socioculturel et de la sécurité.A l’origine, le classement s’effectuait sur la base d’un score compris entre 0 et 100 attribué à chaque pays et conditionné par deux éléments : un relevé quantitatif des exactions commises à l’encontre des professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que des médias et une analyse qualitative de la situation de chaque pays, mesurée au travers des réponses de spécialistes de la liberté de la presse (journalistes, chercheurs, universitaires, défenseurs des droits humains…) à un questionnaire proposé par RSF en 23 langues.

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