26 Mar
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Patrice Talon et sa colistière Mariam Chabi Talata ont lancé leur campagne pour la présidentielle du 11 avril 2021 ce vendredi 26 mars par une présentation du programme du duo à des étudiants à Cotonou.

Le Palais de congrès de Cotonou transformé en amphithéâtre ce vendredi matin. Un cours magistral d’économie, d’histoire, de leadership, et même de culture y était donné aux étudiants venant des universités publiques comme privées de Cotonou et environ. Le professeur, c’est Patrice Talon, candidat à sa propre succession à la présidence du Bénin. C’est ce registre dont il a la maîtrise qu’il a choisi pour présenter son programme électoral.

En présence de sa colistière Mariam Chabi Talata, son épouse et ses deux enfants, mais également de nombre de ses collaborateurs, ministres et membres du cabinet présidentiel, le président sortant a tenu en haleine le public présent dans la salle mais aussi en dehors. Le “cours” durera plus de deux heures sans interruption. Il faut dire que Patrice Talon tenait à convaincre son auditoire mais surtout un étudiant en particulier, Marzouk, celui-là même qui planta le décor par ses questions posées au président. “Nous avons le sentiment que la jeunesse est oubliée”, lança le jeune homme qui demandera à Talon et Talata leurs plans pour la formation et l’emploi des jeunes.

D’emblée, “Professeur Talon” reconnaît que les choix opérés lors du mandat finissant ont pu reléguer à un autre plan les problèmes de la jeunesse. Et pour cause : il a fallu d’abord revoir la structure de l’économie afin de favoriser la création de la richesse. Pour cela, Talon explique avoir engagé des “réformes pour bousculer chacun dans ses acquis indus au prix de courage voire de la témérité”.

Promesses aux jeunes

Au registre des promesses, le candidat Talon s’engage à continuer la réforme de la structure de l’éducation béninoise pour en faire une pourvoyeuse de professionnels des métiers. En le disant, Talon ne se retient pas de critiquer le système actuel en lançant une boutade. “Nous ne savons même pas fabriquer une allumette”. Le candidat a sa solution : transformer à hauteur de 70% l’enseignement général en formation technique et professionnelle. Objectif, développer les secteurs productifs alors que la tendance actuelle “forme à tort aux emplois supports” (comptable, spécialiste en marketing, juriste d’affaires, etc.) qui dépendent des entreprises.

Autre promesse, l’implication des étudiants dans l’évaluation des enseignants du supérieur. Le monde à l’envers ? Le président candidat est très sérieux quand il en parle. Il estime même que des professeurs d’université sont eux-mêmes “mal formés”. De quoi faire pousser des cris dans la salle. Les étudiants qui doutent de leurs profs tiennent un soutien de taille…

La « vice-reine » a son mot à dire

Quand arrive le tour de la colistière de prendre la parole, l’actuelle première vice-présidente de l’Assemblée nationale doit admettre que “Monsieur le président de la République a déjà tout dit“. Mais Mariam Chabi Talata n’était pas à court d’idées personnelles malgré le long propos de Talon.

Tout en rendant hommage à ce dernier de l’avoir choisie comme colistière, elle fera comprendre à l’assistance l’importance de l’approche genre dans la gestion des affaires publiques. Et quoi de mieux, pour la prof de philo originaire du Borgou, qu’un recours dans l’histoire de la royauté en milieu baatonu au nord du Bénin pour ressortir le rôle de premier plan joué aux côtés du roi par la “Gnon Kogui”, une “vice-reine” à part entière. Que comprendre ? Si le duo Talon-Talata est élu, Mme Zimé Yérima se contentera-t-elle des seconds rôles ?

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