28 Mar
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Les Sénégalais ont élu pour succéder à Macky Sall, un opposant radical, Bassirou Diomaye Faye. Vainqueur dès le premier tour de l’élection présidentielle, devant le candidat du pouvoir, il a reçu les félicitations de ses adversaires et du président sortant, avant même la publication des résultats du scrutin du 24 mars 2024. Officiellement, il a recueilli 54,28% des voix loin devant Amadou Ba le dauphin de Sall, arrivé 2è avec 35,79%. Voici 5 choses à savoir sur celui qui devient, à 44 ans, le 5è président du Sénégal.

1. Inspecteur des impôts

Diplômé en Droit puis en administration des finances après son baccalauréat obtenu en 2000, Bassirou Diomaye Faye, a travaillé comme inspecteur des impôts à partir de 2007. Durant sa carrière, il intègre le syndicat de l’administration fiscale créé et dirigé à l’époque par Ousmane Sonko avec qui il fera route en politique plus tard, à partir de 2014. En devenant président de la République, Bassirou Diomaye Faye va être le premier Sénégalais formé à l’Ecole nationale d’administration, à occuper la fonction suprême de l’Etat. Et ce sans avoir exercé la moindre fonction politique antérieure.

2. Plus jeune président du Sénégal

Destin ou hasard de calendrier, Bassirou Diomaye Faye né le 25 mars 1980, a été élu président de son pays à la veille de son anniversaire. A 44 ans, il devient le plus jeune président de la République que le Sénégal ait connu. A titre de comparaison, Abdoulaye Wade qui a réalisé la première alternance démocratique au Sénégal en 2000, était âgé de 74 ans, à l’époque et avait derrière lui au moins 20 ans d’activisme politique contre Senghor puis Diouf. En 2000, le successeur de Macky Sall avait tout juste 20 ans.

3. Doublure d’Ousmane Sonko

Il est difficile de parler de l’élection de Bassirou Diomaye Faye sans mentionner Ousmane Sonko, le leader du parti dissous des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef). Les deux hommes ont commencé la lutte politique en 2014 avec la création de ce parti de gauche qui a rapidement conquis l’électorat. Avec un score de 15%, son président, Ousmane Sonko, était le troisième homme de la présidentielle de 2019. Un statut qui l’a propulsé comme le véritable opposant au pouvoir du président Macky Sall. Depuis mars 2021, les procédures judiciaires contre lui alimentaient une tension politique au Sénégal.

Plusieurs épisodes du bras de fer avec le pouvoir ont embrasé Dakar et d’autres villes du pays avec des dizaines de morts à la clé. Disqualifié pour la présidentielle, Ousmane Sonko, alors emprisonné, adoube la candidature de son bras droit, lui aussi détenu depuis mai 2023. Ce qui vaut à Bassirou Diomaye Faye d’être qualifié de plan B ou candidat de substitution. Les deux hommes ont bénéficié de la loi d’amnistie adoptée par le parlement à la veille de l’ouverture de la campagne électorale. Sortis de prison alors que la campagne battait déjà son plein, le duo va soulever les foules avec un slogan qui décrit leur tandem : “Diomaye, c’est Sonko ; Sonko, c’est Diomaye”.

4. Panafricaniste de gauche

Candidat antisystème, c’est-à-dire non issu de la classe politique traditionnelle, Bassirou Diomaye Faye se réclame d’un “panafricanisme de gauche”. Sa candidature “est sous-tendue par la volonté de proposer une offre politique de réappropriation de la souveraineté nationale en matière de gestion des ressources naturelles, de diplomatie, de défense et de sécurité”. Prônant une rupture d’avec l’ordre politique et économique actuel, il n’exclut pas une sortie du Sénégal du franc CFA, par exemple tout en appelant à consolider les acquis de la CEDEAO. “Je lance un appel à nos frères et sœurs africains pour qu’ensemble nous consolidions les acquis obtenus dans les processus de construction de l’intégration dans la CEDEAO, tout en corrigeant les faiblesses et en changeant certaines méthodes, stratégies et priorités politiques”, déclarait-il, lundi 25 mars 2024 au lendemain du vote, après que ses principaux adversaires ont reconnu leur défaite.

La réforme des institutions du Sénégal et la lutte contre la corruption sont d’autres points essentiels du Projet d’un Sénégal souverain, juste et prospère porté par Bassirou Diomaye Faye. Les pouvoirs du président devraient être réduits et ceux des autres pouvoirs, législatif et judiciaire renforcés selon ses engagements. Pour prouver son engagement à gérer dans la transparence, il a publié sa déclaration de patrimoine pendant la campagne électorale. Le document d’une page mentionne par exemple qu’il est propriétaire de deux voitures d’occasion et d’une maison ou encore qu’il est endetté en banque et auprès d’un ami pour un montant cumulé de 48 millions de francs CFA.

5. Polygame

Le nouveau président du Sénégal est polygame. Il s’est affiché pendant la campagne électorale avec ses deux épouses, situation certes normale dans le pays où les hommes sont autorisés par la loi à épouser jusqu’à quatre femmes mais finalement inédite pour un chef d’Etat sénégalais. Sur les réseaux sociaux, cela amuse certains qui sont curieux de savoir qui des deux épouses sera la Première dame du premier président sénégalais à être ouvertement polygame.

Lire aussi >> Sénégal : l’élection du 24 mars, un tournant historique

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