12 Fév
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Dimanche 12 février 2023, la neuvième législature de l’Assemblée nationale du Bénin a fait sa rentrée. Entre records, première et inédit, cette nouvelle législature du parlement béninois comporte plusieurs particularités à bien des égards. Voici cinq choses à savoir sur la neuvième législature du parlement béninois. 

  1. Un effectif en hausse

Le parlement béninois ouvre un nouveau cycle avec 109 députés élus. Depuis 1995, l’Assemblée nationale comptait toujours 83 députés. Mais à la faveur des réformes politiques intervenues à partir de 2019, cet effectif a été porté à 109 dans le nouveau Code électoral. C’est donc pour la première fois que 109 députés vont siéger au parlement. 

Il faut signaler que la première législature de l’Assemblée nationale élue en 1991 comptait 64 élus. C’est à partir de 1995 que cet effectif va passer à 83. 

  1. Un parlement “féminin”

Portée par une disposition spéciale du nouveau Code électoral, la neuvième législature de l’Assemblée nationale compte un total de 28 femmes élues. Un record dans la vie parlementaire du Bénin. Pour la première fois, lors d’un scrutin législatif, un siège est réservé d’office aux femmes dans chacune des 24 circonscriptions électorales que compte notre pays. Garantissant ainsi 24 sièges à la gente féminine. Avec 28 élues, les femmes représentent plus de 25% de l’effectif du parlement. En comparaison avec la huitième législature, elles ne représentaient que 6% avec un effectif de cinq femmes sur 83 députés élus.

  1. Un parlement de transition

La troisième particularité de la neuvième législature du parlement béninois est la durée de son mandat. En effet, les députés élus lors de cette mandature ne siègeront que trois ans à l’Assemblée nationale. Habituellement, la durée du mandat des parlementaires est de quatre ans depuis 1991. Mais la révision de la constitution intervenue en 2019 a introduit ce mandat exceptionnel de trois ans. 

L’objectif est d’aligner les mandats des élus afin de réaliser les élections générales en 2026 dans la même période que la présidentielle et les élections locales. Le parlement qui en sera issu aura alors et désormais un mandat de 5 ans. C’est donc un parlement de transition qui s’installe ce dimanche 12 février 2023 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.

  1. Le retour de l’opposition au parlement

Avec 28 députés élus sur la liste du parti “Les Démocrates”, l’Assemblée nationale renoue avec la présence de l’opposition. Lors des élections législatives de 2019, les partis de l’opposition n’avaient pu prendre part au scrutin pour diverses raisons. De fait, les 83 sièges du parlement avaient été répartis entre les deux partis de la mouvance présidentielle à savoir l’Union progressiste (devenu Union progressiste le Renouveau) et le Bloc républicain. Pour cette nouvelle mandature, ces deux partis ont recueilli respectivement 53 et 28 sièges.

Mais si l’opposition marque son retour au parlement, l’influence du parti “Les Démocrates” sur la législature reste à mesurer. 

  1.  De grands absents

Sur les 109 élus de la neuvième législature de l’Assemblée nationale, 64 sont des primo-députés. C’est-à-dire qu’ils sont élus pour la première fois au parlement. Cela sous-entend que d’une part, l’Assemblée nationale a connu un taux de renouvellement important et d’autre part, plusieurs élus n’ont pas rempilé. Parmi ceux-ci, on peut citer Rachidi Gbadamassi, l’un des derniers “députés professionnels” du Bénin pour sa participation continue à cinq législatures de suite pendant 20 ans (2003-2023). 

Autoproclamé “professeur agrégé de politique”, le recordman a échoué à se faire réélire dans son fief de Parakou, mis en échec par la performance des opposants du parti “Les Démocrates”. Autres grands absents, et cela ne date pas des dernières élections, ce sont les anciens présidents du parlement Adrien Houngbédji, Kolawolé Antoine Idji, Mathurin Nago et Bruno Amoussou. Les quatre briscards se sont retirés depuis 2019, leur non participation aux élections de 2023 a confirmé leur retraite définitive. La fin d’une époque, en somme. 

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