10 Août
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Le CEP (Certificat d’études primaires), est-il encore utile au Bénin? La question fait réagir Salimane Karimou. Le ministre évoque les raisons du maintien de l’examen donnant droit au diplôme dont la suppression a souvent été évoquée par certains.

Au dîner de presse à Porto-Novo le vendredi 28 juillet 2023, le ministre des Enseignements maternel et primaire a rejeté l’idée de retrait du CEP de la liste des examens scolaires au Bénin. Salimane Karimou assure que cette évaluation reste un baromètre du niveau d’exécution des programmes scolaires à la fin des études de l’enseignement primaire : “[Avec la suppression du CEP], (…) les enseignants risquent de tout abandonner. Ils vont faire l’enseignement comme ils ont l’habitude de le faire. Ils vont nous dire qu’on a fini le programme, et c’est terminé”.

Selon le ministre Karimou, l’examen du CEP permet non seulement aux enseignants d’innover dans le processus d’enseignement-apprentissage, mais aussi et surtout de suivre leurs apprenants puisqu’ayant en idée que ces derniers ont un examen national à passer.

A la veille du CEP, session de juin 2022, Salimane Karimou répondait en filigrane à la même question relative à l’utilité de l’examen. “Il s’agit d’un examen national qui offre à nos écolières et écoliers, l’occasion, non seulement d’affronter leur première évaluation certificative, mais aussi d’obtenir leur premier diplôme académique. Il constitue, à n’en point douter, la porte d’entrée à l’enseignement secondaire général, technique et professionnel”, avait-il déclaré.

La loi d’orientation de l’Education nationale en République du Bénin définit le CEP comme un examen de fin de cycle d’études primaires. “La fin des études de l’enseignement primaire est sanctionnée par l’examen du Certificat d’études primaires (CEP)”, indique le texte en son article 26.

Encore utile dans la vie professionnelle

Pour Salimane Karimou, de nombreux Béninois en situation professionnelle font encore usage du diplôme. Il se rappelle :

“J’en ai rencontré il y a deux ans. (…) Il avait 47 ans. Je lui ai demandé : ‘mais qu’est-ce qu’il vient encore chercher ici?’ [Il dit] : je suis un photographe de profession. (…) J’ai eu un partenaire à l’extérieur [du pays] qui veut m’accompagner, mais qui demande la preuve que je suis allé à l’école”.

En dehors de ce cas, plusieurs autres profils vont retirer le CEP à la Direction des examens et concours (DEC). C’est le cas de Narcisse Babagna, un infirmier diplômé d’état, venu enclencher le processus de retrait du Certificat. “J’ai été confronté à un incendie qui a ravagé tous mes diplômes. Donc, je suis aujourd’hui à la DEC pour l’établissement du duplicata”, confie l’infirmier.

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