12 Fév
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Ce dimanche 12 février 2023, les députés élus aux élections législatives de janvier dernier entrent officiellement en fonction. Nous sommes en direct du Palais des gouverneurs à Porto-Novo pour vous relater la cérémonie d’installation de cette 9è législature du parlement béninois.

Premiers pas au parlement pour les uns, retour au travail pour d’autres, comeback pour certains autres…, la rentrée d’une nouvelle législature n’a pas le même sens pour tous les députés. Le Palais des gouverneurs, bâtisse coloniale qui abritait les dirigeants français de la colonie de l’ex-Dahomey, devenu siège de l’Assemblée nationale du Bénin, accueille 109 nouveaux représentants du peuple béninois ce 12 février pour le début de la législature, la 9è du parlement béninois.

Un Bureau d’âge aux commandes

L’installation des nouveaux députés dans leurs fonctions est prononcée par le Doyen d’âge des députés, officiant comme président de céans avec à ses côtés les deux plus jeunes comme secrétaires parlementaires. L’administration parlementaire est bien évidemment à la manœuvre pour guider les pas de ce bureau d’âge. Celui-ci est dirigé par Cossi Barthélémy Melon Vidjinnagni, élu sur la liste Union Progressiste le Renouveau. C’est sa première expérience parlementaire.

Différentes lectures précèdent le discours officiel d’installation des députés. Les deux secrétaires parlementaires ont lu successivement, la liste des députés élus selon la décision de proclamation des résultats définitifs des élections, les différentes décisions ayant sanctionné les recours en contestation des résultats, les lettres de démission de députés élus qui se font remplacer par leurs suppléants… Sur ce dernier point, il faut signaler les démissions des 5 ministres élus députés, Abdoulaye Bio Tchané, Salimane Karimou, Alassane Séidou, Samou Séidou Adambi, Hervé Hehomey. Mais aussi celle de Joseph Djogbénou, le président de l’Union progressiste le Renouveau, parti majoritaire avec 53 sièges. Quatre sur cinq suppléants appelés ont été accueillis par le Doyen d’âge avant son discours. Les attentes des Béninois doivent être la “boussole” des députés, a souhaité Cossi Barthélémy Melon Vidjinnagni.

Déclaration choc de l’Opposition

Véritable attraction de cette rentrée parlementaire, l’opposition qui fait son retour à l’Assemblée nationale, s’est fait remarquer de différentes manières. L’entrée en groupe de la majorité des 28 députés Démocrates avec le président du parti en tête, dans l’hémicycle avait déjà annoncé les couleurs.

Le point culminant de l’exception Les Démocrates est sans doute cette déclaration fracassante dès le premier jour de la législature. Alors que Doyen d’âge a fini son discours par l’annonce de la suite de l’ordre du jour à avoir l’élection des membres du Bureau du parlement, il invite à la tribune un représentant des Démocrates pour une “déclaration politique”. Ce n’est rien d’autre q’une déclaration de constitution de groupe parlementaire. Elle est présentée par Nourénou Atchadé, N°2 du parti Les Démocrates qui fait son retour au parlement. “Enfin ! oui, enfin ! Un autre son de cloche se fera entendre à l’hémicycle”, commence-t-il, rappelant à demi-mot que la législature précédente était sans opposition. La faute à un pouvoir de Patrice Talon que Nourénou Atchadé et ses collègues rend responsable de la situation. Et d’égrener ensuite une longue liste de griefs contre la majorité au pouvoir : le parrainage électoral, la création de la CRIET, la gestion des filières agricoles, la condamnation des opposants politiques Reckya Madougou et Joël Aivo, l’exil de bien d’autres comme Ajavon, Komi Koutché… Pour leur libération et l’apaisement politique en général, Les Démocrates proposent la création d’un Comité national pour la réconciliation et le pardon. Seule note positive trouvée dans la gestion de Talon et pour laquelle le groupe des opposants félicitent le chef de l’Etat, c’est la discrimination ayant favorisé l’élection d’office de 24 femmes députés. Pour aller plus loin, ils demandent à Patrice Talon d’atteindre 40% de femmes dans son gouvernement.

Louis Vlavonou réélu président de l’Assemblée nationale

Une suspension d’une heure en théorie mais d’une durée plus longue à la fin, a sans doute servi aux tractations en coulisses pour la formation du Bureau du parlement. Le règlement intérieur de l’institution exige que la configuration politique soit reflétée à travers la composition de l’instance dirigeante de l’Assemblée. A leur retour au sein de l’hémicycle, les députés vont commencer et poursuivre jusqu’à la fin, peu avant minuit, l’élection des 7 membres du bureau.

A la présidence, Louis Vlavonou, député UP président de la 8è législature s’est porté candidat avec comme challenger une candidate LD, député pour la première fois, Viviane Orou Tama. Le vote est secret et effectué à la tribune où trois isoloirs ont été installés. Sur 107 votants, le candidat du camp pro-Talon a recueilli 77 voix contre 30 pour la candidate de l’opposition. Le score de la perdante a nourri des applaudissements de son camp sans doute à cause des deux voix ayant renforcé celles des 28 députés LD… Ils auront leur meilleur score à l’élection du deuxième vice-président avec 104 voix pour leur candidat, Léon Basile Ahossi, le seul ayant brigué le poste, preuve d’entente politique avec le camp majoritaire.

  • Composition complète du bureau de l’Assemblée nationale
  1. Président : Louis Vlavonou (UP le Renouveau)
  2. Premier Vice-président : Barthélémy Kassa (BR)
  3. Deuxième Vice-président : Léon Basile Ahossi (LD)
  4. Premier Questeur : Labiou Amadou Djibril (UP le Renouveau)
  5. Deuxième Questeur : Chantal Ahyi (BR)
  6. Premier Secrétaire parlementaire : Mahugnon Kakpo (UP le Renouveau)
  7. Deuxième Secrétaire parlementaire : David Houinsa Godonou (UP le Renouveau).
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