03 Mai
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Dans le monde des médias, les accusations contre les réseaux sociaux sont fréquentes. Loin de signifier une peur – elle peut être légitime – de l’invasion du domaine par des non professionnels, cette méfiance devrait plutôt laisser la place à une prise de conscience de l’importance du professionnel de l’information face à la montée en puissance des outils d’expression ouverts au public sur Internet.

L’édition de 2021 de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée ce 3 mai est une énième occasion de tenter d’opposer ou de concilier journalisme professionnel et réseaux sociaux. Cela transparaît clairement dans le message de la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, se prononçant sur le thème de l’édition :

“Le thème ‘l’information comme bien public’, souligne la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable. Il appelle l’attention sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion de ces informations, en luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables.”

A l’ère de la société de l’information, il est inopérant de ranger d’un côté le travail des médias et classer les réseaux sociaux comme son adversaire car dans une telle bataille, le journalisme séculaire risque gros. Il n’a pas la force de frappe des plateformes numériques accessibles aux non professionnels et ses propres inconforts (précarité des emplois, politisation, manipulation, problèmes économiques) ne l’arrangent guère face à l’ennemi supposé. Il est vrai que ce dernier n’est pas un ange. Mais il n’est pas le mal incarné non plus.

 

Le journalisme a besoin des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont débarqué dans notre quotidien avec leurs lots de bienfaits et de revers. Autant ils contribuent à l’exercice de la liberté d’expression et d’opinion, critère essentiel de démocratie, autant ils ont amplifié des fléaux tels les discours de haine, la désinformation et autres. Et c’est là que le journalisme doit s’affirmer sinon entrer en jeu s’il n’existait pas.

Car, les revers de la démocratisation des moyens d’expression démontrent que le travail professionnel est la solution. C’est en cela par exemple que la vérification des faits ou fact checking pour s’exprimer selon la tendance trouve toute sa valeur pédagogique. Elle n’est plus une simple pratique du processus de traitement de l’information mais une exigence face aux fausses informations à vitesse de propagation exponentielle sur les réseaux sociaux. Et ironiquement, c’est encore sur ces plateformes que le journalisme professionnel vient traquer et démêler le vrai du faux.

Autant dire que nous avons affaire à deux alliés condamnés à faire chemin ensemble et davantage dans l’intérêt du travail des médias.

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