04 Fév
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Après 4 ans de service au ministère des affaires étrangères, Fleurette d’Almeida Gbessovi atterrit au salon de coiffure devenu “Be natural” qu’elle dirige désormais. Son rêve d’être diplomate n’a pas résisté à des concours de circonstances. Histoire d’un virage professionnel inattendu

A la base, pas d’ambition pour Fleurette d’Almeida dans le domaine de la coiffure. La passionnée de lecture faisait de l’athlétisme et du taekwondo comme jeux d’enfants. “J’ai même été championne nationale du taekwondo dans le temps”, se remémore-t-elle. Le sport a plus marqué son enfance qu’elle qualifie de “tumultueuse” du fait de son rôle après le divorce de ses parents: “comme je suis l’aînée, il fallait très tôt prendre le devant de beaucoup de choses”

Dans sa détermination à tracer le chemin à ses frères, la jeune Fleurette  s’intéresse à la carrière de diplomate. Elle suit avec succès sa formation universitaire en Diplomatie et relations internationales à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) après un baccalauréat, série B, obtenu en 2003. Attachée à la concrétisation de son rêve, Fleurette poursuit ses études en Sciences politiques et relations internationales à la Faculté des droits de la même université et décroche une maîtrise. “Je rêvais vraiment d’être un ambassadeur, de beaucoup voyager”, raconte Fleurette avec un large sourire. 

A ces diplômes,  elle complète  une formation de deux ans en Droit des enfants et ajoute à sa liste de diplômes, le Diplôme d’Etudes Approfondies.

 “je voulais m’occuper plus de tout ce qui est droit des enfants, mais à la base, je rêvais vraiment d’être un ambassadeur”.

La fille originaire de Ouidah met ensuite ses compétences au service de sa nation, le Bénin. Elle sert à la direction Afrique du ministère des Affaires étrangères pendant 4 années. Cette mère de famille pouvait enfin se frotter les mains du fait d’être dans les couloirs de la maison des diplomates béninois. Mais son rêve d’enfance ne s’accomplit pas.

Démission du ministère des Affaires étrangères  

En congé de marternité, Fleurette perd ses cheveux. Cette chute post-partum suscite en elle une série de questions. Très angoissée, elle essaie une recette de grand-mère. 

“Dès que j’ai eu mon garçon, j’avais une brochure de cheveux et, je ne comprenais pas pourquoi. À un moment, je me disais que j’étais malade parce que dès que je touchais mes cheveux, mes cheveux s’arrachaient. Après, je me suis rappelée que ma grand-mère faisait des produits, des crèmes de cheveux pour entretenir les cheveux à ses filles et à nous aussi. Donc, avec le karité de ma mère à la maison, j’ai commencé par entretenir mes cheveux. Quand les cheveux ont commencé à pousser, à reprendre vie, mes copines à côté, me demandaient la recette que je leur donnais. Un jour, une amie me demande: pourquoi tu ne fais pas ça pour vendre? Donc, j’ai commencé par 1000 fcfa, 1500f, 2000 f, 2500f ”.

Encore fonctionnaire du Ministère des affaires étrangères à l’époque, la diplomate de formation dit avoir un deuxième emploi, “une activité de second plan”. Elle enregistre très tôt une forte commande de ses produits de soins de cheveux. La clientèle à satisfaire augmentait.  

“J’allais toujours au boulot. C’est quand je suis tombée enceinte pour la troisième fois que ma démission de la fonction publique se dessinait plus, en fait. Mes clientes, ça avait un peu augmenté. La demande était forte. A un moment, elles voulaient que ce soit moi qui prenne soin de leurs cheveux parce qu’avant, quand elles achetaient les produits, je les envoyais chez ma coiffeuse”. 

Avant la fin de ses nouveaux congés de maternité, Fleurette change de vision. La fibre entrepreneuriale est déjà en elle :  “quand je devais reprendre du service, il y a eu un déclic et j’ai dit : il faut que je crée un salon de coiffure à côté pour voir ce que ça va donner”.  

La jeune femme formule alors à l’endroit du ministère des affaires étrangères, une demande de mise en disponilité afin de satisfaire et maintenir sa clientèle.

Quelques mois plus tard, Fleurette d’Almeida Gbessovi prend l’ultime décision de démissionner de la Fonction publique. La diplomate reconvertie met le manteau de spécialiste qui soigne les cheveux à base des recettes de grand-mère. Une nouvelle vie commence pour Fleurette en cette année 2013 avec une boutique de vente des produits cosmétiques qu’elle propose. Devenue spécialiste des soins de cheveux, la diplomate de formation créée en 2017 son salon de coiffure: “Be Natural”. Sa particularité, mettre la nature au service de la beauté. 

Mais non préparée à ce nouvel environnement, la dame à peau naturelle s’offre une formation gratuite en production cosmétique par miracle.

Enthousiasmée, elle témoigne : “j’ai commencé deux ans après, une cosmétologue qui vivait aux Etats-Unis et qui me suivait sans que je ne sache, m’a juste contacté et m’a dit: je voudrais vous offrir une formation. Donc, elle m’a fait venir et m’a offert toute une formation et elle m’a donné une attestation”.  

La trentenaire, mère de quatre enfants, est aujourd’hui la directrice générale  de “Be Natural”. Pour elle, la formation que la cosmétologue américaine lui a offerte gracieusement, “est  ce que Dieu a fait pour lui montrer que cette voie”, était la sienne.  

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