18 Avr
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Face à l’ampleur de la bavure policière depuis le démarrage de la répression des infractions routières en mars 2024 provoquant une révolte au sein de la population au Bénin, le gouvernement  a réagi mercredi 17 avril 2024. La direction générale de la Police républicaine, mise devant “ses responsabilités”, en a pris acte et a annoncé des représailles de ses agents fautifs dans la même journée.  

La réaction de la Police ne s’est pas fait attendre après les différentes interpellations. Lors d’une conférence de presse animée à Cotonou le 17 avril 2024, la direction générale de la Police républicaine a exprimé ses regrets et a annoncé des mesures répressives contre ses fonctionnaires, présumés auteurs des faits d’abus et de violences.  “Ce qui s’est passé à Natitingou, ne restera jamais impuni”, a affirmé Soumaïla Alabi Yaya au cours de la conférence de presse.   

Au moins 04 policiers, concernés par ce dossier de bastonnade d’un motocycliste à Natitingou, ont été déposés en prison et attendent d’être jugés. Pour Soumaïla Alabi Yaya, directeur général de la Police républicaine, la poursuite judiciaire enclenchée contre ces fonctionnaires de l’institution ira au bout : 

“Nous ne sommes même pas intervenus. Nous avons laissé la Justice faire son travail. Nous allons tous attendre les sanctions au niveau judiciaire. Mais pour ce qui concerne la sanction au niveau disciplinaire, leurs chefs hiérarchiques ont été instruits pour déclencher la procédure habituelle, la procédure disciplinaire habituelle”. 

La direction générale de la Police trouve ces agissements inacceptables. En dehors de la mise aux arrêts par mesures disciplinaires et la comparution devant le Procureur de la République annoncées, les concernés pourraient également perdre leur emploi. 

Les autorités souhaitent cependant que les vidéos prises en vue de dénoncer les agents en infraction soient mises à la disposition de l’institution policière. “Le code du numérique interdit de façon formelle qu’on puisse filmer les infractions et les publier sur les réseaux sociaux parce que (…) les réseaux sociaux ne constituent en aucun cas un tribunal”, a rappelé le commissaire-major de Police, Éric Orou Yerima, porte-parole de la Police républicaine. 

Il a regretté la publication des vidéos qui ont incité des personnes à appeler “à l’insurrection”. Pour éviter cela et des risques d’emprisonnement, bien que la dénonciation soit conseillée, Éric Orou Yerima suggère la transmission des éventuelles plaintes via “les canaux habituels que sont le 166 ou le 21 31 34 81”.

Situation préoccupante

Depuis le premier mars 2024, début de la répression des infractions au Code de la route, de nombreux cas de bavure policière ont été signalés dans plusieurs villes du Bénin.  Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont irrité autorités et citoyens dans le pays. Des députés ont même interpellé le gouvernement à travers une question d’actualité introduite à l’Assemblée nationale. Le 17 avril, une réaction a émergé de la Présidence de la République en attendant le passage du ministre de l’Intérieur devant les parlementaires à l’hémicycle. 

Le gouvernement est préoccupé par la bavure policière, a dit Wilfried Léandre Houngbedji, porte-parole de l’exécutif béninois en marge du conseil des ministres du mercredi 17 avril 2024. Wilfried Léandre Houngbedji a assuré que “le gouvernement a demandé à la hiérarchie policière de prendre ses responsabilités afin que les cas d’exaction contre nos populations ne se produisent plus”

Wilfried Léandre Houngbedji a également rappelé que l’objectif de la répression des infractions au Code de la route est de préserver les vies humaines dans un pays où les données liées aux accidents de la route sont alarmantes. Ainsi, “quelqu’un qui n’a pas son casque, vous l’interpellez, il va chercher son casque et il paie la contravention. Vous n’avez pas à le rouer de coups”, a insisté le porte-parole du gouvernement.  

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