11 Avr
Partager:

La campagne de commercialisation du soja va connaître un tournant. Objet de mécontentement dans le rang des acteurs, le prix de cession du produit agricole va changer en hausse après une rencontre avec le président de la République ce mardi 11 avril au palais de la Marina.

La crise du soja sera peut-être atténuée avec les nouvelles mesures officielles prises pour réguler la commercialisation des grains qui s’écoulent difficilement sur le terrain actuellement. En cause, le prix d’achat pratiqué sur le terrain par les acheteurs et les barrières fiscales à l’exportation.

Achat par l’Etat de tout le stock de soja

L’une des mesures fortes pour relancer la commercialisation du soja est le relèvement du prix d’achat. Il passe de 190 FCFA/Kg à 270 FCFA/Kg en ce qui concerne le soja conventionnel tandis que les grains bio seront vendus au prix de 320 F/Kg.

Alors que la commercialisation a été lancée en novembre, la baisse des prix a ralenti les échanges au point de clouer d’importants stocks, 182.000 tonnes, qui restent invendus. Soit près de la moitié de la production estimée à 400.000 tonnes selon l’Union Nationale des Producteurs de Soja au Bénin (UNAPS-Bénin) représentés à la séance par ses responsables.

La solution convenue entre le président Talon, ses ministres de l’Agriculture, du Plan et du Commerce et les acteurs de la filière soja est que “tout le stock restant sera acheté par l’État par le biais la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI Bénin SA)”, indique la présidence.

Plusieurs restrictions à l’exportation

Filière agricole en plein essor depuis quelques années au Bénin, le soja n’échappe plus au contrôle de l’Etat. Le gouvernement a retenu la légumineuse comme filière porteuse pour développer l’industrie locale ; c’est pourquoi son exportation sous forme brute ne sera plus autorisée à partir d’avril 2024. Une mesure que Patrice Talon a rappelée à ses interlocuteurs :

“Notre ambition est que le secteur agricole génère de l’industrie agricole. Alors, en dehors du coton, les autres spéculations agricoles devraient en faire autant. C’est pourquoi nous avons décidé qu’à partir d’avril 2024, le cajou et le soja ne seront plus exportés à l’état brut. Les productions seront transformées sur place. Cela va créer des emplois et de la richesse nationale. Nous n’allons pas continuer à tendre la main aux autres. Le Bénin va se distinguer autrement en comptant sur ses efforts, sur ses producteurs agricoles. Et chacun de nous fera sa part de job. C’est la raison de l’instauration des redevances à l’exportation. Elles participent au développement de notre pays.”

Même avant la fatidique date d’avril 2024, l’exportation du soja, pendant ce qui considéré comme une période de transition, est devenue presqu’impossible du fait des taxes imposées aux acteurs par le gouvernement. Du coup, les producteurs, mécontents des prix pratiqués sur le marché béninois et tentant de vendre frauduleusement leurs productions dans les pays voisins comme le Togo ou le Nigeria, sont régulièrement arraisonnés par les forces de l’ordre.

Partager:

A lire également

LAISSEZ UN COMMENTAIRE