16 Sep
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Les organisations de la société civile ouest africaine ont choisi une date mémorable pour lancer une nouvelle initiative de promotion de la démocratie. En effet, ce jeudi 15 septembre 2022, date de célébration de la Journée de la démocratie, a vu le jour à Accra, au Ghana, le réseau de solidarité ouest africain pour la démocratie (West Africa democracy solidarity network, en anglais) Wademos. 

L’idée de mettre en place le Wademos est née du constat du recul des acquis démocratiques dans de nombreux pays de la sous région ces dernières années. Les responsables des organisations de la société civile réunis à Accra évoquent, entre autres, le renversement des gouvernements constitutionnellement élus dans de nombreux pays, les tentatives de prolongation des mandats présidentiels au-delà des limites constitutionnelles, les violentes répressions de manifestations sociales dans d’autres pays, l’augmentation des attaques terroristes dans toute la région. 

Dans un tel contexte, le Wademos s’est fixé comme objectif principal du réseau transnational est de mobiliser, de coordonner et de tirer parti du pouvoir collectif des acteurs pro-démocratie, des ressources et des opportunités dans la région, y compris des engagements avec les organismes régionaux et instruments, pour repousser l’érosion démocratique et faire avancer, défendre et revigorer les normes et les réformes démocratiques dans la sous-région. Pour ce faire, les membres du réseau ont identifié plusieurs domaines thématiques dans lesquels des actions urgentes vont être menées. Il s’agit, entre autres, de l’état de droit, de la liberté de presse, des droits de l’homme, des élections, du genre, jeunesse et inclusion, du changement climatique et de la gouvernance des ressources naturelles et de la prévention des conflits, paix et sécurité.

Si elle entend fédérer toutes les forces de la société civile de l’Afrique de l’Ouest pour faire avancer la cause de la démocratie dans un contexte de menaces multiformes, le Wademos a d’abord été conçu au sein du Centre ghanéen pour le développement démocratique (CDD). Ainsi, pendant les trois premières années de son existence, le réseau fonctionnera sous la forme d’un projet administré par l’organisation ghanéenne avec une gouvernance qui assure une participation réelle de ses membres. Le Wademos est doté d’un comité de pilotage et d’un conseil de surveillance composé d’éminentes personnalités. Il est administré par une coordination qui fait office d’unité de pilotage. Réunis à la veille du lancement du réseau, les organisations membres ont évalué les statuts du réseau et se sont accordés sur ses principes fondateurs. Le Wademos bénéficie d’un financement initial de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement.

Lutter contre les menaces à la démocratie

Conscients de l’urgence de la situation, les organisateurs du réseau ont couplé au lancement du Wademos une conférence sur le thème évocateur : « Lutter contre les menaces à la démocratie en Afrique de l’Ouest ». Prévue pour durer deux jours, cette conférence faite d’une succession de panels de haut niveau donnera l’occasion aux acteurs d’identifier les actions urgentes qui pourraient être menées face aux menaces qui pèsent sur la démocratie dans la région. Les sujets tels que conflits, paix et menaces sécuritaires en Afrique de l’Ouest font partie de ceux qui seront largement débattus. D’autres réflexions porteront sur l’examen des réponses de la 

CEDEAO au programme de limitation du mandat présidentiel et aux transitions politiques en Afrique de l’Ouest ainsi que sur les réponses des organisations de la société civile et des citoyens au recul démocratique en Afrique de l’Ouest.

Il faut signaler que deux organisations de la société civile béninoise prennent part à cette conférence. Il s’agit du Social Watch Bénin représentée par sa présidente Blanche Sonon et du Réseau des jeunes femmes leaders pour le développement (Rfld) représenté par sa secrétaire générale Estelle Adjibi. 

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