15 Avr
Partager:

La 60ème édition de la Biennale de Venise s’ouvre le 20 avril 2024 en Italie. Événement inédit pour le Bénin, notre pays y disposera pour la première fois d’un pavillon national. Celui-ci sera animé par quatre artistes béninois aux parcours divers et variés. 

Conçue autour du thème “Everything Precious Is Fragile” (Tout ce qui est précieux est fragile), l’exposition du pavillon béninois aborde les enjeux globaux du monde contemporain aux moyens de réalités et de concepts propres au Bénin. Ils sont deux hommes et deux femmes, dont les œuvres explorent la riche histoire du Bénin à travers les thèmes de la traite négrière, de la figure de l’amazone, de la spiritualité et de la religion vodun. Venant d’horizons divers, ils partagent un même point d’ancrage que constitue une certaine idée du féminisme africain et plus particulièrement du féminisme béninois qu’ils offriront à voir à travers leurs œuvres jusqu’au 24 novembre de cette année. Zoom sur les quatre artistes béninois.

  • Romuald Hazoumé, le plus connu

Romuald Hazoumé est sans doute le plus connu et le plus exposé des quatre artistes béninois qui représenteront le Bénin à la Biennale de Venise, édition 2024. Né en 1962 à Porto-Novo, Romuald Hazoumé s’est rendu célèbre à travers le monde à travers ses installations, sculptures et photographies explorant souvent des thèmes tels que la mondialisation, la migration, la pollution et l’identité culturelle.

Romuald Hazoumé est particulièrement connu pour ses masques en bidons d’essence recyclés. Ces œuvres qu’il a exposées dans les plus prestigieux lieux d’art contemporain dans le monde évoquent à la fois la beauté artistique et la réalité crue de la pollution et de la dépendance aux combustibles fossiles en Afrique. Ironiques et séduisants, ses masques-bidons sont chargés d’un contenu critique, mettant en scène le bidon comme objet culte de Porto Novo tandis que ses installations sont toujours signifiantes et révélatrices d’un état du monde.

En reconnaissance de son talent et de sa contribution à l’art contemporain, Romuald Hazoumé a reçu de nombreux prix et distinctions au fil des ans, consolidant ainsi sa réputation en tant qu’artiste majeur de sa génération.

  • Chloé Quénum, la touche diaspora

Née à Paris en 1983, la franco-béninoise Chloé Quénum a développé sa passion pour l’art dès son plus jeune âge, nourrissant son imagination à travers différentes formes d’expression artistique. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Chloé Quénum arpente les dédales du monde de l’art contemporain depuis 2011.

Son travail se caractérise par une exploration audacieuse des thèmes de l’identité, de la culture et de la mémoire, souvent à travers des médiums variés tels que la sculpture, l’installation et la performance. Inspirée par les questions sociales et politiques du monde contemporain, l’artiste crée des œuvres qui interrogent et défient les conventions, invitant le spectateur à réfléchir sur le monde qui l’entoure.

Pour le Bénin, le choix de cette artiste émergente pour exposer à la Biennale de Venise, répond à un triple enjeu. D’abord, en tant qu’artiste émergente, elle constitue l’une des valeurs sûres de la scène culturelle et artistique béninoise en pleine ébullition. Ensuite, installée à Paris, Chloé Quénum à travers sa présence symbolise la reconnaissance des artistes de la diaspora et plus largement tous les Béninois de l’étranger dont la contribution est essentielle au développement du pays. Enfin, en tant qu’artiste féminin, elle participe à la dynamique de la reconnaissance du rôle essentiel de la gente féminine dans un contexte où le thème de l’exposition béninoise aborde le féminisme africain sous divers angles.

  • Ishola Akpo, chantre du ‘women power’

Ishola Akpo est un artiste visuel qui expérimente différents médiums, mélangeant modernités et traditions, pour créer des métaphores plurielles. Il s’illustre par ses photographies d’art qui entretiennent une frontière floue entre réalité et fiction.

Né en Côte d’Ivoire en 1983, l’artiste vit et travaille à Cotonou. Cependant, ses œuvres axées sur des problématiques identitaires ont déjà traversé le monde entier. Ces dernières années, l’artiste a concentré son travail sur les femmes, notamment celles de pouvoir. Ainsi, en 2021, pour sa série “Agbara Women” que les Béninois ont pu découvrir en partie lors de l’exposition “Art du Bénin d’hier à aujourd’hui”, Ishola Akpo a conçu des portraits de Reines et de femmes de pouvoir du continent africain en travaillant avec modèles choisis dans son entourage. Le résultat est saisissant de beauté et de puissance.

  • Moufouli Bello, le rythme et le blue

Moufouli Bello est une artiste plasticienne connue pour ses peintures figuratives bleues. Cette couleur caractéristique de ses oeuvres la distingue cette jeune artiste parmi tant d’autre qui explore les constructions sociales de l’identité. 

Juriste de formation, Moufouli Bello est diplômée de l’Econome nationale d’administration de l’Université d’Abomey Calavi. Née au Bénin, elle vit et travaille dans ce pays d’où elle puise son inspiration en interrogeant les structures idéologiques, à savoir les traditions, les religions, les cultures, les politiques socio-économiques, la géopolitique, les dynamismes et rapports de pouvoir internationaux et leurs impacts sur la construction de nos processus d’individuations. 

Malgré une douzaine d’années de carrière derrière elle, Moufouli Bello est toujours une artiste en construction. Après avoir étudié au Fresnoy – Studio National des arts contemporains, elle poursuit actuellement un doctorat en arts visuels.

Partager:

A lire également

LAISSEZ UN COMMENTAIRE