18 Fév
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Au 37è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, le président de la commission a partagé ses craintes sur l’avenir de l’organisation continentale.

L’édition 2024 de la session ordinaire annuelle des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union s’est achevée dans la capitale éthiopienne ce dimanche 18 février 2024. Alors que les dirigeants et leurs délégations respectives regagnent leurs pays d’origine, des questions cruciales subsistent sur l’avenir de l’organisation sur les plans de son efficacité et de sa crédibilité. 

Réforme institutionnelle

Ces préoccupations ont été soulevées par le président de la commission de l’Union africaine en personne. A un an de la fin de son second et dernier mandat à la tête de la commission, le tchadien Moussa Faki Mahamat s’est permis de mettre les pieds dans le plat. 

“La première insuffisance que la réforme institutionnelle de notre Union a laissée sans réponse porte sur les pouvoirs de la commission et de son président en particulier. Je me sens libre et sans gêne de le souligner, puisque je me trouve presque en fin de mandat et la solution de la question ne me concernera plus personnellement”, a indiqué le président de la commission de l’UA. 

“Bien que le Président de la Commission soit reconnu dans les textes comme le représentant légal et « Chief Officer » de l’Organisation, il est paradoxalement dépourvu de marge suffisante pour agir dans l’urgence sur les questions stratégiques”, a-t-il aussi regretté soulignant ainsi les limites de son pouvoir et la nécessité d’opérer les réformes appropriées.

Au-delà des limites du pouvoir du président de la commission, Moussa Faki Mahamat a également dénoncé la non application, par les Etats membres, des décisions de l’Union africaines. “La tendance effrénée de prise de décisions sans volonté politique réelle de les appliquer a pris une ampleur telle qu’elle est devenue dévastatrice de notre crédibilité individuelle et collective. A titre d’illustration, sur les trois dernières années 2021,2022 et 2023, 93% des décisions n’ont pas été mises en œuvre”, a souligné le président de la commission de l’Union africaine.

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La solidarité africaine en perte de vitesse

Sur un autre sujet, le président de la Commission de l’Union africaine a fait part de ses inquiétudes au sujet de l’effritement de l’esprit de la solidarité panafricaine. “Mon expérience, durant mes deux mandats, m’a permis, au quotidien, de constater un véritable affaissement du bel esprit de solidarité africaine et de panafricanisme, âme de notre renaissance”, a-t-il fait remarquer.

Un constat qui a poussé Moussé Faki Mahamat à adresser une séries d’interrogations aux chefs d’Etat africains. “Comment accepter d’observer des pays africains détruits, des régions entières englouties par les tremblements et les tsunamis sans rien faire de significatif ? Comment retrouver notre humanité africaine, socle de notre identité et de notre destin commun ?” sont, entre autres, les questions qu’il a déposées sur la table. Tout en appelant les chefs d’Etat à prendre leurs responsabilités face à ce tableau peu reluisant, Moussa Faki Mahamat a avancé quelques éléments de réponse. “Une réflexion audacieuse et des décisions courageuses doivent être prises. Il y va de notre crédibilité et du bon positionnement international de notre organisation”, a-t-il prévenu.

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