16 Mar
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Le mois de mars marque le premier anniversaire au Bénin de la pandémie de Covid-19. Depuis le premier cas détecté sur le sol béninois le 16 mars 2020 à ce jour, la crise sanitaire a connu plusieurs moments importants. Rappels de faits.

Alors que la pandémie est loin d’être vaincue, même si la psychose notée à ses débuts a peu à peu cédé la place à une sorte de résilience, nous vous proposons ici un retour sur quelques grands tournants de la crise du Covid au Bénin. 

16 mars 2020 : 1er cas détecté au Bénin

Après plusieurs rumeurs et fausses alertes, le Covid-19 a finalement été détecté sur le sol béninois. Jusque-là, le coronavirus qui n’était alors qu’une épidémie, n’était vécu par les Béninois qu’à travers les informations des médias. Ce 16 mars 2020, presque au même moment que plusieurs pays ouest-africains, le Bénin enregistre son premier cas de Covid. C’est un événement en soi ; le ministre de la Santé se charge en personne de l’annoncer aux médias. Le virus est importé au Bénin par un ressortissant ouest-africain ayant voyagé en Europe avant d’atterrir au Bénin. L’intéressé n’avait alors pas respecté l’obligation pour tous les voyageurs entrant sur le sol béninois par les frontières de se mettre en auto-isolement. D’autres cas suivront, à un rythme lent, chaque fois annoncés par les autorités sanitaires. La barre symbolique des 500 cas sera franchie le 15 juin 2020… Les derniers chiffres publiés datent du 8 mars 2021. Ils font état de 868 cas actifs pour un total de 6501 cas confirmés. 

Première victime du coronavirus  

Trois semaines après la détection du premier cas sur le territoire béninois, la première victime du Covid-19 sera enregistrée le 5 avril 2020. Selon le ministre de la Santé, il s’agissait d’une Béninoise qui souffrait par ailleurs de la drépanocytose. Rentrée d’un voyage, elle aurait  consulté pour une fièvre avant de succomber quelques jours seulement après son admission dans un établissement de soin privé. Près d’un an après, les victimes du coronavirus selon le décompte officiel se comptent par dizaines. Au 8 mars 2021, 81 personnes sont décédées de la maladie au Bénin.

Port de masque obligatoire 

D’abord recommandé aux personnels soignants et aux malades, le port du masque de protection est élargi à toute la population à partir du 6 avril 2020 après le premier décès alors que le pays comptait une vingtaine de cas positifs. Depuis, les masques de toutes sortes sont devenus des accessoires indispensables au quotidien. Qu’il soit de type chirurgical subventionné et vendu en pharmacie ou en tissu et fabriqué localement, les Béninois se sont habitués au port du masque. Certains se contentent de tout tissu servant à se couvrir la bouche et le nez car la police réprime le défaut de masque chez les usagers de la route.

Fermeture des écoles et des lieux de culte 

C’est un autre aspect du “confinement” béninois. Comme partout dans le monde, des mesures inédites de restriction ont touché l’école et les lieux de culte. L’éducation a été paralysée pendant plus d’un mois  ; les lieux de culte (églises, mosquées et autres) sont restés fermés au public du 22 mars au 1er juin 2020 sur décisions du gouvernement. 

Le cordon sanitaire, le “confinement” béninois 

C’est le confinement béninois. La mise en place d’un cordon sanitaire autour des communes considérées comme les plus exposées a limité les déplacements des personnes à l’intérieur du Bénin. Le Nord et le Centre ont été coupés du Sud pendant plus d’un mois (30 mars au 10 mai 2020). La mesure s’est accompagnée de la fermeture des espaces de grands rassemblements tels que les lieux de culte, à l’exception des espaces marchands. Le cordon sanitaire abusivement appelé “confinement” par les Béninois dans la période, en référence à la mesure en vogue dans d’autres pays, n’en était pas un. Le président de la République s’y était d’ailleurs opposé dans un entretien télévisé à la veille de l’entrée en vigueur du cordon sanitaire.

Patrice Talon dit “non” au confinement de la population

Alors qu’une prise de parole était attendue de sa part, sans doute sous la forme d’un discours comme on l’ont plusieurs chefs d’Etat, c’est par une interview télévisée que le président béninois a choisi de s’exprimer sur la crise du Covid-19. Le dimanche 29 mars 2020, en dix minutes, Patrice Talon a répondu, depuis son bureau au Palais de la Marina, aux questions d’Angela Kpéidja notamment à propos de son choix de ne pas confiner la population. Talon fait observer que “contrairement aux citoyens des pays développés d’Amérique, d’Europe et d’Asie, la grande majorité des Béninois ont un revenu non salarial”. Et s’interroge ensuite :  “Combien de personnes au Bénin ont un salaire mensuel et qui peuvent attendre deux, trois ou quatre semaines même sans travailler et vivre des revenus du mois ? Combien ? Comment peut-on donc, dans un tel contexte où la plupart de nos concitoyens donnent la popote avec les revenus de la veille, décréter sans préavis, un confinement général de longue durée ?”

Témoignages à visage découvert 

Plus de trois mois après le premier cas de coronavirus enregistré au Bénin, la maladie semblait être fictive pour nombre de personnes incrédules. Mais des rescapés du virus ont fini par s’ouvrir pour témoigner à visage découvert. C’est le cas de Yolande Tohouegnon qui racontera son expérience dans un reportage diffusé sur la télévision nationale début juillet 2020. Comme cette femme, d’autres survivants du Covid-19 briseront le tabou sur les réseaux sociaux. Objectif : appeler à la prise de conscience collective. 

Campagne médiatique pour les élections 

Malgré la crise sanitaire, le Bénin a tenu des élections communales impliquant plus de 18 mille candidats en mai 2020. Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. La campagne électorale a été essentiellement médiatique ; les rassemblements ont été interdits même si des mouvements de foule ont été signalés par endroits. 

Mesures sociales anti-Covid

En juin 2020, un mois après l’assouplissement des mesures de restriction, le “déconfinement”, le gouvernement prenait une batterie de mesures pour relancer l’économie par des soutiens aux entreprises et aux citoyens. Le plan de relance est évalué à 74,12 milliards de francs. 

Réception de doses de vaccin 

Mars 2021. A quelques jours du premier anniversaire de la pandémie au Bénin, comme pour se conformer à la tendance mondiale, le pays réceptionne à son tour ses premières doses de vaccins anti-Covid-19. Ce sont 144 000 doses de vaccins AstraZeneca/Oxford, un premier lot d’un total de 792 000 doses attendues dans le cadre de l’initiative Covax (Covid-19 Vaccines Global Access). Quand 60% de la population béninoise sera vaccinée, le Bénin sera alors proche de l’immunité collective selon les déclarations du ministre de la Santé lors de la réception de la cargaison à l’aéroport de Cotonou. 

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