12 Avr
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Créée à l’occasion d’une résidence artistique à Ouidah en début d’année, la toile “Memory of today, Memory of the future” sera la première œuvre africaine envoyée dans l’espace.

Le projet d’envoi d’une œuvre d’art africaine dans l’espace remonte à plusieurs années en arrière. L’initiative est portée par le Fonds African Artists for Development (AAD-Fund) dans le cadre du African Space Art Project (ASAP) lancé depuis 2017. Avec le partenariat de Eumetsat et Arianespace, le rêve va devenir réalité fin 2022. Car, à Paris le 8 avril 2022, les parties prenantes de l’aventure ont dévoilé l’œuvre qui sera envoyée dans l’espace.

La toile créée sera reproduite sur la coiffe d’Ariane V qui mettra sur orbite le premier satellite d’observation météorologique de nouvelle génération d’Eumetsat . L’initiative part d’un constat critique : continent émettant le moins de CO2, l’Afrique est paradoxalement celui qui souffre le plus du réchauffement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes.

Il s’agit donc, à travers l’art, de sensibiliser sur un phénomène qui touche le monde entier et surtout montrer l’importance stratégique pour le continent africain d’un tel lancement. 

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Une toile conçue au Bénin

Le Bénin s’est positionné très tôt sur ce projet panafricain à la frontière entre la science, l’art et l’écologie. Dans un premier temps, le gouvernement a participé à la sélection des trois artistes à qui la création d’une œuvre a été confiée. Entre janvier et février 2022, Ouidah a également servi de résidence aux plasticiens ayant contribué à la création de la toile, inspirée de la ville.

A l’origine, les trois artistes étaient en compétition et avaient présenté leurs œuvres respectives lors d’une phase finale en novembre 2021 à Paris. Mais le jury, co-présidé par Jean-Michel Abimbola, ministre de la culture, a décidé de leur confier la mission de créer une œuvre unique, symbole de l’unité du continent sur cet enjeu. C’est à ce moment que le Bénin s’est positionné pour organiser la résidence qui a eu lieu à Ouidah. 

Lors de la présentation de “Memory of today, Memory of the future” début avril à Paris, Jean-Michel Abimbola est revenu sur la symbolique de cette décision et de son résultat : “À la compétition entre les puissances et les industriels pour le contrôle de l’espace, l’Afrique répond par l’union et la solidarité autour d’un satellite qui a vocation à alerter sur le risque environnemental. Si les artistes d’inspirations différentes, venus compétir ont pu produire une œuvre commune, c’est que la puissance de l’Afrique face aux enjeux mondiaux réside dans une synergie d’actions. 

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Au-delà du symbole de l’union et de la solidarité, la toile porte la marque profonde du Bénin. En effet, le personnage central de l’œuvre est une villageoise de Ouidah. “C’est une ménagère qui travaille à Ouidah. C’est une villageoise. Elle est là juste pour faire son travail et gagner son gagne-pain. Envoyer cette fusée qui sera décorée avec cette œuvre dans l’espace, c’est une forme aussi de reconnexion entre l’espace et la terre”, a détaillé la congolaise Géraldine Tobé, co-auteure de l’œuvre avec le Camerounais Jean-David Nkot et le congolais Michel Ekéba.

Il faut dire que c’est en décembre 2022 que la fusée Ariane V transportant le premier satellite d’Eumetsat va se lancer dans l’espace. 

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