03 Mai
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Le Bénin occupe le 112è rang au classement mondial 2023 de la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières (RSF). C’est une progression de 9 places par rapport à l’année dernière mais qui fait stagner le pays dans la zone “orange sombre” synonyme de “situation difficile” selon les auteurs. 

Le classement de RSF va sans doute nourrir les réflexions au cours de cette journée du 3 mai consacrée à la liberté de la presse dans le monde. L’ONG a choisi de publier la 21e édition de son classement à une date symbolique pour les médias, le 3 mai. Et il en ressort que “les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10”, selon RSF. En détail, Reporters Sans Frontières note que “la situation est “très grave dans 31 pays, difficile dans 42 et problématique dans 55, alors qu’elle est bonne ou plutôt bonne dans 52 pays”.

“Le Classement mondial prouve l’existence d’une très grande volatilité des situations, avec des hausses et des baisses importantes, des changements inédits, par exemple la hausse de 18 places du Brésil et la chute de 31 places du Sénégal. Cette instabilité est l’effet d’une agressivité accrue du pouvoir dans de nombreux pays et d’une animosité croissante envers les journalistes sur les réseaux sociaux et dans le monde physique. La volatilité est aussi le produit de la croissance de l’industrie du simulacre, qui façonne et distribue la désinformation, et donne des outils pour la fabriquer.”

Christophe Deloire, Secrétaire général de RSF

Le Bénin en situation difficile 

Le Bénin est classé à la 112è place sur 180 pays avec 52,44 points, soit une progression de 9 places par rapport à l’année dernière (121è avec 48,39 points). Mais la situation reste “difficile” pour les médias dans le pays malgré cette évolution du score. En cause, entre autres, “la dégradation de la situation dans le nord du pays, où plusieurs attaques armées ont eu lieu encore cette année, [qui] a mené à des atteintes répétées à l’exercice du journalisme, telles que des arrestations, des détentions ou des expulsions”, note RSF.  La situation des médias est appelée à changer selon les autorités. Lors de l’échange des vœux de nouvel An avec les institutions, le président béninois avait déclaré vouloir d’une “réforme ambitieuse et pertinente” du secteur des médias et en a confié la phase préparatoire à la HAAC.

Dans le classement dominé par les pays européens avec la Norvège à la première place suivie de l’Irlande, l’Afrique a comme meilleure élève la Namibie classée 22è, deux rangs avant la France (24è) et trois avant l’Afrique du Sud (25è). 

Au niveau du continent africain, RSF observe que : 

“Même si l’Afrique enregistre quelques hausses notables, comme celle du Botswana (65e) qui gagne 30 places, l’exercice du journalisme est globalement devenu plus difficile sur le continent où la situation est désormais qualifiée de “difficile” dans près de 40 % des pays (contre 33 % en 2022). C’est le cas notamment au Burkina Faso (58e), où des chaînes internationales ont été suspendues et des journalistes expulsés et plus généralement de la région  du Sahel, qui est en train de devenir une “zone de non-information”. 

Cinq indicateurs 

RSF et son panel d’experts  apprécient le degré de liberté de la presse dans les Etats, selon une méthodologie qui a évolué depuis 2022.

“Il en résulte cinq nouveaux indicateurs qui structurent le Classement et donnent une vision de la liberté de la presse dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité. Du fait de cette évolution méthodologique, les comparaisons de rang et de score entre les données d’avant et d’après 2021 sont à manier avec précaution.”

C’est donc sur la base de ces nouveaux critères que le classement 2023 a été effectué pour mesurer le niveau de la liberté de la presse dans 180 pays du monde. Liberté de la presse, définie par RSF comme “la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale”. 

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