20 Mai
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Pour Sophie Mêtinhoué, actrice comédienne béninoise, la planche constitue une opportunité de liberté depuis son adolescence. 

Sa voix résonne, envoûte et emporte les spectateurs dans l’univers des émotions ce soir où elle interprète sous forme de tirade un extrait de la pièce de théâtre “Vivarium ou comme un insecte” du Belge Giuseppe Lonobilé. Un monologue dans lequel Sophie Ablavi Mahoutondji Mêtinhoué incarne une femme qui, dégoûtée par les privations de liberté et d’autres contraintes dans son pays en guerre, décide de réjoindre les rebelles pour se faire exploser dans la capitale ennemie. Avec prestance, punch, court silence, voix grave par moment, mimique, la comédienne met ses qualités scéniques en exergue pour restituer l’histoire, la faire vivre à son auditoire et susciter auprès de lui la compassion. 

Sollicitée dans son Bénin natal, dans d’autres pays d’Afrique, d’Europe et ailleurs par les réalisateurs et metteurs en scène, Sophie Ablavi Mahoutondji Mêtinhoué, est l’une des grandes comédiennes du Bénin. Les écrans l’ont projetée en action depuis plus de deux décennies dans des films et publicités. Elle considère la scène comme “un espace de liberté de dire ce que l’on est incapable de dire hors de la scène”.

 De l’adolescente à la comédienne 

La native de Sè, un arrondissement de la commune de Houéyogbé dans le département du Mono, n’avait pas de “rêve de devenir une comédienne”. Alors adolescente, elle estimait être étouffée par sa famille biologique. “Je cherchais des opportunités de liberté parce que c’était assez sévère à la maison.” Elle s’inscrit dans une troupe théâtrale, réalise des performances ; des tournées de productions s’enchaînent. Elle ne suit plus la ligne tracée par son père. 

“A un moment donné, j’ai fait le sacrifice de faire le Bts (brevet d’études supérieur) en assistante de direction, pour eux (les parents)”, déclare la quadragénaire à peau d’ébène. Un métier qu’elle n’a jamais exercé puisque pour la souriante dame de taille moyenne , “le génie, ça trouble”

La comédienne qui s’est découverte, décroche une bourse d’étude en dramaturgie. Revenue de Chine avec un diplôme professionnel, Sophie se voit plus que jamais lancée dans le domaine artistique. Dans les années 90, elle apparaît sur les écrans de télévision. Elle ne regrette pas son choix.

L’ancienne coordonnatrice de la Ligue africaine des professionnels de théâtre dit,visage épanoui, vivre de son art. Mariée et mère d’une fille, son destin s’est donc accompli quand bien même elle trouve difficile l’exercice du métier au Bénin. 

 Sophie Mêtinhoué entre la tradition et la modernité 

Fille de Pierre Mêtinhoué, enseignant-chercheur en Histoire à l’Université d’Abomey-Calavi à la retraite et de Jeanne Agbédiga, une dactylographe de formation, Sophie Ablavi Mahoutondji Mêtinhoué, née dans une fratrie de quatre enfants, est bercée dans un cercle familial assez conservateur. Elle reste alors attachée aux valeurs et traditions béninoises telles que les habitudes alimentaires, vestimentaires et les comportements moraux. Elle ne refuse pas la mondialisation, mais prône plutôt la cohabitation entre la modernité et la tradition.  

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