23 Mai
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La fistule obstétricale est une complication de l’accouchement assez méconnue dans le monde. Pourtant, environ un million de femmes en sont porteuses en Afrique Subsaharienne. Au Bénin, la pathologie est très répandue dans le Nord avec une statistique de 252 cas par an. La journée du 23 mai est dédiée à la lutte pour son élimination. Voici 5 clés de compréhension d’un mal invalidant pour les femmes qui en souffrent.

De quoi s’agit-il ?


Par fistule tout court, il faut entendre un trou anormal qui prend naissance dans différents organes du corps humain. La fistule obstétricale, quant à elle, est une communication anormale qui se crée entre la vessie et le vagin d’une part et/ou entre le rectum et le vagin d’autre part. Cette communication atypique entre les organes de la sphère génitale est ensuite responsable de désagrément à peine supportable. C’est pour cela que les femmes qui en souffrent sont le plus souvent rejetées d’abord par le conjoint, ensuite par la société.


Comment la fistule obstétricale apparaît-elle ?


La fistule obstétricale est la conséquence d’un recours tardif aux soins obstétricaux. Généralement, lorsqu’un travail d’accouchement dure trop, les médecins ont recours très rapidement à la césarienne pour sauver la mère et/ou l’enfant. Mais dans les cas d’accouchement qui se compliquent de fistules, les femmes restent à la maison des jours et supportent courageusement la douleur telle qu’indiquée par la tradition. La tête du bébé reste alors longtemps coincée au niveau du col de l’utérus de la mère. Sous cette pression de la tête du bébé, les tissus de cette zone finissent par se nécroser parce qu’ils manquent de sang. La fistule se crée de ce fait entre le vagin et la vessie et/ou entre le vagin et le rectum de la mère.


Peut-on soigner la fistule obstétricale ?


La réponse est oui. Avec une opération chirurgicale, il est possible de combler le trou qui s’est anormalement créé entre ces organes. L’intervention chirurgicale est souvent réalisée par les urologues andrologues, mais est très onéreuse. Au Bénin, la Fondation Claudine Talon appuie les formations sanitaires dans la réparation des fistules obstétricales. Les partenaires techniques comme l’UNFPA en association avec des ONG locales, ne manquent pas aussi d’organiser des missions de réparation des fistules obstétricales. Cependant, de nombreuses femmes ignorent qu’elles peuvent guérir de la maladie et vivent recluses de leur famille.


Y a-t-il des femmes plus exposées que d’autres ?


Toutes les femmes peuvent souffrir de la fistule obstétricale, mais les études ont montré qu’il s’agit d’une maladie des pauvres. La fistule obstétricale survient plus fréquemment chez les femmes démunies des milieux ruraux. Ces dernières n’ont pas très vite accès aux soins obstétricaux à cause des pesanteurs socioéconomiques et culturelles. Les grossesses et mariages précoces sont aussi des facteurs favorisant l’apparition d’une fistule obstétricale.


Peut-on éviter l’apparition de la fistule obstétricale ?


La réponse est oui. Et pour ne pas être porteuse de fistule obstétricale, il faut absolument faire un plan d’accouchement et planifier ses grossesses. Lorsqu’on accouche dans un centre spécialisé, les risques d’une complication de type de la fistule obstétricale sont réduits. Il faut aussi lutter contre les pesanteurs socioculturelles comme les mariages forcés et les grossesses précoces. La prévention des fistules obstétricales est également tributaire de scolarisation des filles et de l’autonomisation des femmes.

Angela Kpeidja

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