Le Bénin et le Niger sont entrés en négociation sous médiation chinoise autour de la crise des frontières entre les deux pays. Le ministre béninois des Mines a participé à la réunion du Comité inter-étatique de gestion du pipeline qui achemine le pétrole brut nigérien vers les côtes du Bénin. 

Si les négociations ont bien été ouvertes et ont duré deux jours, les 27 et 28 mai 2024 à Niamey, elles n’ont cependant pas abouti à des résolutions concrètes. En effet, le premier point de la réunion initiée par la société Wapco, l’exploitant du pipeline, est loin d’être réglé. Et pour cause : la frontière entre le Bénin et le Niger est toujours fermée du côté nigérien alors que le partenaire chinoise souhaite faire circuler par voie terrestre le personnel et les équipements de fonctionnement de l’infrastructure. Sur cette question, a rapporté le ministre Samou Séidou Adambi, “il a été dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau afin qu’une solution soit trouvée dans les meilleurs délais possibles”. 

Autre volet, les formalités douanières lors des opérations d’enlèvement et de chargement du pétrole brut à la plateforme de Sèmè. Cette question soumise par les autorités douanières béninoises doit faire l’objet d’un accord avec la partie nigérienne. 

Tchiani n’a pas reçu un message de Patrice Talon 

Le ministre Adambi était aussi porteur d’un message du chef de l’Etat à l’endroit de son homologue nigérien. Mais “le Général Tchiani n’a pas pu me recevoir pour prendre ce message”, a déclaré l’émissaire de Patrice Talon. 

Les relations entre le Bénin et le Niger sont tendues depuis le coup d’Etat de juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum. Les autorités du Niger ont gardé fermé la frontière avec le Bénin même après l’ouverture par le voisin de sa frontière à la suite de la levée des sanctions de la CEDEAO. C’est dans ce contexte que le gouvernement béninois avait d’abord bloqué l’embarquement du pétrole brut du Niger à partir de ses côtes avant de l’autoriser provisoirement.