17 Fév
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A Addis Abeba pour le 37è sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, les dirigeants du continent africain ont décidé de placer l’année 2024 sous le thème de l’éducation.

Addis Abeba a arboré ses habits neufs depuis quelques jours. La capitale éthiopienne accueille, les 17 et 18 février 2024, les chefs d’Etat et de gouvernements africains au siège de l’Union africaine à l’occasion du 37è sommet des chefs d’Etat de l’organisation. 

Priorité vitale

Cette année l’organisation continentale a retenu l’éducation comme thème de prédilection, formulée dans les termes suivants : “L’éducation africaine pour le XXIè siècle :  construction de systèmes éducatifs résilients pour accroître l’accès à une éducation inclusive, continue, de qualité et adaptée en Afrique”. Le choix de cette thématique traduit la nécessité du renforcement des systèmes éducatifs sur le continent. 

En effet, l’éducation en Afrique fait face à de nombreux challenges et les chiffres des déficits qui plombent les systèmes éducatifs du continent sont inquiétants. D’après le président de la commission de l’Union africaine, l’Afrique a un déficit de 17 millions d’enseignants et 118 milliards de dollars d’investissement manquent dans le secteur. Or, estime Moussa Faki Mahamat, “si nous voulons rétablir la paix et la sécurité, nous devons éduquer nos enfants”.  

“Il n’est admissible que 17% de nos enfants restent en dehors du cycle primaire, ni que 75% de nos jeunes, au niveau secondaire, ne maîtrisent pas les compétences propres à ce niveau”, s’est, par ailleurs, indigné le président de la Mauritanie Mohamed Ould Cheikh El Ghazaoui. Désigné président de l’Union africaine pour l’année 2024, c’est ce dernier qui portera le leadership autour de ce thème. 

La promotion de l’éducation apparaît donc comme une priorité vitale pour l’ensemble du continent. “L’éducation est un sujet si important qu’il ne suffit pas d’y consacrer une année”, a ainsi indiqué un diplomate lors de la cérémonie de pré-lancement du thème de l’année. 

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“Investir avec ambition”

Sur le sujet, l’Union africaine peut cependant déjà se targuer de quelques avancées. Il s’agit, entre autres, de l’opérationnalisation du Fonds africain pour l’éducation dont la gestion est confiée à la Banque africaine de développement. Le fonds est chargé de financer des projets éducatifs sur l’ensemble du continent.

Mais pour l’Union africaine, c’est au niveau national que les Etats doivent faire davantage d’efforts en matière de financement de l’éducation. Le succès de l’année 2024 comme année de l’éducation en Afrique “dépendra de notre capacité à investir avec ambition” dans le système éducatif, a prévenu Moussa Faki Mahamat. L’appel du président de la commission de l’Union africaine invite particulièrement les gouvernements à revaloriser la fonction enseignante. Car “négliger les enseignants, c’est négliger l’avenir des États, des nations et des peuples”, a-t-il indiqué.

Le nouveau président de l’Union africaine, tout en insistant sur la responsabilité de ses pairs du continent, va rappeler la nécessité d’une synergie d’actions avec d’autres acteurs pour relever les défis du secteur. “Il incombe à nous tous, gouvernements, sociétés civiles et acteurs de divers secteurs de redoubler d’efforts en matière de sensibilisation et de mobilisation des ressources humaines, techniques et financières pour amorcer une révolution éducative”, a déclaré Mohamed Ould Cheikh El Ghazaoui. 

Il faut préciser qu’en l’absence du président Patrice Talon, c’est le ministre des affaires étrangères et de la coopération Olushegun Adjadi Bakari qui représente le Bénin au sommet qui s’achève le dimanche soir.

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