25 Jan
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Mariam Chabi Talata qui vient d’être choisie par le président Patrice Talon comme colistière pour la présidentielle du 11 avril 2021, s’en va encore écrire une autre page inattendue de son parcours politique.

De surprise en surprise ! De l’aveu même de ses compagnons politiques, l’actuelle première vice-présidente de l’Assemblée nationale ne faisait pas partie des plans de son parti, l’Union progressiste, pour la candidature au poste de vice-président de la République. Le candidat Talon l’aurait choisie pour renvoyer dos-à-dos les protagonistes que le vote interne des partis présidentiels n’a pas réussi à départager, expliquait en somme ce lundi matin sur Frisson Radio, Abraham Zinzindohoué, vice-président de l’UP.

Avec le Bloc Républicain, l’UP devait en effet s’accorder pour proposer à Patrice Talon un candidat consensuel comme colistier. Ce ne sera finalement ni le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia (UP) ni le deuxième vice-président du parlement Robert Gbian qui étaient en lutte.

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Dans l’ombre mais jamais loin

Mariam Chabi Talata épouse Zimé Yérima est une habituée de l’ombre. Aux élections législatives d’avril 2019, elle était suppléante de Sacca Lafia. La démission de ce dernier la fera siéger au Palais des gouverneurs. Elle y entrera de la plus remarquable des manières. En effet, à peine arrivée pour remplacer le démissionnaire Lafia qui a préféré ses fonctions ministérielles, la professeure certifiée de philosophie, se fit aussitôt élire première vice-présidente du parlement. Elle devenait la première femme numéro 2 du parlement béninois.

Avant ses pas au parlement, la probable future vice-présidente du Bénin était régulièrement élue conseillère municipale à Parakou depuis plusieurs mandatures. Militante de l’Union pour la Démocratie et la Solidarité (UDS) puis de l’alliance Soleil en 2015, elle faisait partie des rares personnalités politiques très tôt engagées aux côtés de Patrice Talon. Elle est d’ailleurs de tous les autres membres du Bureau du parlement la seule “talonniste” (soutien de Talon) de départ, a osé lancer Edouard Loko, le chargé de mission aux médias du président. Cette confidence lâchée vendredi 22 janvier lors d’une causerie avec des journalistes par le patron de la communication du candidat Talon en 2016 n’était finalement pas anodine à l’épreuve des faits.

Un casting à moindre risque

Le choix de Mariam Chabi Talata est avant tout synonyme de l’élimination de grandes figures politiques sur lesquelles des observateurs auraient pu parier pour accompagner Patrice Talon dans sa seconde course présidentielle. On citera en exemple Abdoulaye Bio Tchané, N°2 du gouvernement. Non candidat à la présidence, ce présidentiable se serait-il contenté d’être la doublure du candidat Talon ? On imagine qu’un duo Talon-ABT ou avec n’importe quelle autre figure de grande envergure pourrait rapidement se transformer en duel si le colistier nourrit des ambitions présidentielles. Là-dessus, on peut dire, sans risque de se tromper, que Patrice Talon n’a pas voulu prendre un concurrent silencieux. Car malgré son parcours politique, Mme Zimé Yérima n’est certainement pas appelée à ravir la vedette à Patrice Talon. “Le vice-président ne doit pas faire ombrage au président de la République”, justifie d’ailleurs Abraham Zinzindohoué.

Si elle était élue, cette vice-présidente ne manquera toutefois pas d’être la star politique du Bénin pour nombre de raisons : Mariam Chabi Talata va inaugurer la fonction de vice-présidente de la République créée par la révision constitutionnelle de novembre 2019. Un second rôle certes mais pas n’importe lequel. Car, même sans aucun rôle exécutif – n’étant pas membre du gouvernement – le ou la titulaire de la fonction est le remplaçant désigné du chef de l’Etat en cas de vacance de pouvoir ; un chef d’Etat en attente d’être activé par les circonstances…

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