04 Juin
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Elles sont nombreuses à s’investir dans le développement de la cité. Mais, elles peinent à se hisser au niveau des instances de décision. Pour les élections communales 2020, sur 1815 élus locaux seulement 72 sont des femmes.

D’un point de vue géographique, seuls quatre départements du Bénin compte des femmes conseillères communales. Et pourtant, aux prix de grandes négociations, certains partis ont signé la charte de bon positionnement des femmes sur les listes électorales. L’Union Progressiste par exemple est partie avec 302 femmes sur 3600 candidats.

Les femmes ne sont-elles pas capables de gérer les affaires de la cité ? Les séminaires de renforcement de capacité initiés n’ont-ils pas porté de bons fruits ? Les femmes manquent-elles alors d’audace ? Voilà des questions que l’on se pose à l’analyse des faits.

Pour expliquer cette compétition manquée pour les femmes, Blandine Sintondji pointe du doigt, le mauvais positionnement des femmes. Pour elle, 8% seulement des femmes candidates aux communales ont été positionnées titulaires contre 11% suppléantes.

 

 

L’analyste politique Herbert Houngnibo, quant à lui, se fondant sur des aspects sociologiques, affirme que la femme rurale n’est pas ambitieuse au point de s’intéresser aux affaires communales comme celles liées à la gestion des forêts sacrées, des terres. Toutes choses qui selon lui, justifieraient le manque d’intérêt et d’engouement des femmes au niveau local. L’engagement politique des femmes est aussi mis à l’index.

Bienvenu Milohin expert en décentralisation estime qu’il est difficile pour une femme de s’engager en politique alors qu’elle a son foyer et sa vie professionnelle à gérer. Selon cet expert en décentralisation, il faut pour la femme jouer trois fois plus qu’un homme sur le champ politique. Il précise qu’il est plus facile pour l’homme de confier de confier son foyer et l’éducation des enfants à la femme pour se donner corps et âme à la lutte politique..

Au milieu de toutes ces contraintes, certaines femmes se sont cependant illustrées pour sortir finalement leur épingle du jeu. Le Borgou vient en tête des départements qui verront siéger au conseil communal des femmes avec 16 conseillères. Sènami Christelle Dan, conseillère élue sur la liste de l’Union Progressiste, affirme s’être battue comme une lionne et parle d’une campagne électorale pour se mesurer aux hommes.

Faut-il accepter cette faible représentativité des femmes dans les instances politiques comme une fatalité ? A en croire de nombreux analystes politiques, pour renverser la tendance, il faut que les filles soient formées au leadership et que les femmes sortent de plus en plus pour arrimer discours et actions sociales. Les femmes devraient ainsi redoubler d’ardeur et s’intéresser à la gestion locale.

“Il faut des lois pour propulser les femmes aux devant de la scène politique et ceci dans tous les compartiments des instances politiques”, conclut Blandine Sintondji
En attendant, il n’est cependant pas question de lâcher l’affaire en si bon chemin. Pas de découragement en somme. “On n’abandonne pas, il faut persévérer”, s‘exclame Ema Gaga, militante du Bloc Républicain.

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