08 Déc
Partager:

Avec une large superficie d’espaces verts, le Bénin dispose assurément d’une véritable niche de carbone, indispensable dans la lutte contre les changements climatiques. C’est pour capitaliser ce patrimoine et se positionner sur le marché carbone que le pays a créé l’Autorité d’enregistrement des projets carbone qu’il a présenté lors de la COP28. 

Le Bénin a connu ces dernières années des  saisons de pluies plus longues  qui ont entraîné  entre autres,  des inondations, l’érosion côtière, des pertes de plusieurs hectares de récolte. C’est la preuve que le pays subit déjà de  plein fouet les affres des changements climatiques.

Pour éliminer progressivement ces conséquences dommageables pour les populations sur différents plans,  plusieurs réformes ont été entreprises par le gouvernement. Certaines interdisent depuis 2016, la coupe de bois et la déforestation dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Fort des retombées de ces réformes, le gouvernement a pris la résolution de se positionner sur le marché de carbone. 

Fonctionnement du marché carbone

Le système du marché carbone est identique à celui des centres d’échanges. Sur ce marché, les pays émetteurs de CO2 achètent auprès des pays moins émetteurs leurs crédits restants en carbone.

Le système  a été mis en place pour obliger les grands pollueurs à réduire leurs émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en optant par exemple pour des énergies renouvelables au lieu des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Il est ainsi convenu qu’un  crédit carbone correspond  à une tonne métrique de CO2 absorbée ou réduite. Le marché carbone est donc un outil important dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l’atteinte de la neutralité carbone des territoires .

Le couvert végétal du Bénin, une solution contre le changement climatique 

Entre 1990 et 2016, le Bénin était considéré comme un émetteur de CO2. A partir de 2020, des puits de séquestration de carbone ont été identifiés sur toute  l’étendue du territoire national. Toutes choses qui motivent le gouvernement à envisager ces puits comme une solution  à la problématique des changements climatiques.  L’Autorité d’enregistrement des projets carbone créée va ainsi non seulement à la conquête du marché carbone mais également, elle va travailler à la sécurisation de ces puits . 

“Aujourd’hui quand un promoteur veut mettre en place un projet, l’Autorité se charge de vérifier si ce projet répond aux orientations en termes de développement durable et prendre des mesures d’atténuation pour permettre à notre pays de se positionner sur le marché carbone”, explique le directeur général de l’Environnement et du climat, Martin Pépin Aina. 

Avec la création de cette structure, le Bénin pourrait ne plus compter uniquement sur les fonds climat mis à la disposition des pays en développement pour mettre en œuvre ses projets d’atténuation des changements climatiques. Le pays, déjà classé non émetteur de CO2 grâce à son plan d’action climatique encore appelé CDN (Contribution déterminée au niveau national), prévoit une réduction de 20,5% d’émissions de gaz à l’horizon 2030. 

Ces réformes ont permis au Bénin d’établir un partenariat avec le label Gold standard, une entité reconnue au plan  international pour la certification de projets de réduction des émissions de GES. “C’est une avancée en matière de financement climatique. Ce partenariat nous permet aujourd’hui d’avoir des formations pour mieux comprendre ce qu’est le marché carbone, le crédit carbone et ce que représente un bon  projet carbone”, a fait remarquer la présidente de l’Autorité d’enregistrement des projets carbone Adidjatou Hassan, lors de son exposé à la COP28 à Dubaï.

Omoladé Nadège Sanny

Partager:

A lire également

LAISSEZ UN COMMENTAIRE