Sous le ciel politique béninois, quelque chose de nouveau se prépare à 5 mois des élections législatives. Un nouveau parti politique devrait bientôt voir le jour à l’issue d’une fusion du PRD avec l’UP, deux formations de la majorité présidentielle soutenant Patrice Talon.
L’arc-en-ciel du Parti du Renouveau Démocratique va-t-il disparaître, caché par le géant baobab de l’Union Progressiste qui domine la scène politique béninoise depuis 2019 ? La réponse est attendue de la complexe opération en cours de préparation par les dirigeants des deux formations. Ce samedi 6 août, c’est Porto-Novo, fief (perdu ?) du PRD d’Adrien Houngbédji, vétéran de la scène politique béninoise, que Joseph Djogbénou, nouveau président de l’UP et d’autres responsables de son camp, se sont rendus pour la première phase visible des négociations en vue du rapprochement des deux partis.
Nouveau parti mais avec l’identité du PRD
Les discussions entre les deux parties, entamées, sur initiative de l’UP, ont abouti à une première entente pour la création d’un nouveau parti politique rassemblant les deux formations. Un communiqué du PRD insiste cependant sur la “pérennité de l’identité” du parti d’Adrien Houngbédji.
Une précision non anodine quand on sait que le code électoral en vigueur proscrit les alliances entre partis en vue des élections. Une pratique autrefois en vogue qui permettait aux partis à faible influence de se coaliser avec d’autres pour battre campagne. Cette interdiction est aussi doublée d’une obligation pour les partis engagés dans la course électorale de réunir au moins 10% des suffrages exprimés pour valider des sièges aux élections communales ou législatives. La règle introduite en 2019 a été fatale au PRD populaire à Porto-Novo aux communales de 2020 mais finalement écarté du partage des sièges faut d’avoir atteint les 10% de seuil électoral. Ce revers électoral reste en travers de la gorge au PRD déjà sans aucun élu au parlement dominé par l’UP. Le mariage avec cet allié de la majorité pro-Talon aiderait peut-être les “tchoco-tchoco” à effectuer leur “remontada”.
