Les lampadaires solaires photovoltaïques et filaires défectueux à Cotonou et trois communes voisines vont être bientôt réhabilités. La décision a été prise en conseil des ministres du 31 octobre 2023 pour  garantir la sécurité des usagers sur les routes.

Circuler à moto ou en voiture sur certains grands axes des centres urbains est pénible pour les usagers de la route à la tombée de la nuit. C’est le cas sur les axes Godomey-Ouidah, Godomey-Abomey-Calavi et Carrefour Bélier-Poste de Péage d’Ekpè. Le gouvernement a autorisé la sélection d’une entreprise pour la réhabilitation complète de l’éclairage public sur ces trois tronçons. “Sur ces différents axes, les lampadaires, qu’ils soient solaires ou filaires, sont presqu’entièrement hors d’usage. Aussi, s’est-il avéré pertinent de remédier à cette situation, la finalité étant le confort et la sécurité des usagers de la route”, indique le communiqué du conseil des ministres du 31 octobre. 

Faire un diagnostic 

Les équipements solaires en place, le sont depuis une dizaine d’années environ selon des spécialistes du domaine. “Le cycle de vie des batteries est estimé en moyenne à 8 ans pour les plus performants en technologie lithium et environ 4 ans pour les moins performants dans la gamme des technologies au plomb. À l’heure actuelle, il est plus qu’évident que la majorité des batteries de ces lampadaires ont déjà amorti leur cycle de vie”, souligne Jean Marie Zonou, consultant en énergies renouvelables et réseaux électriques. Il attire l’attention des autorités sur la nécessité de procéder à un audit technique de l’ensemble du système des lampadaires solaires existants en panne avant la phase de réhabilitation. Comme lui, d’autres spécialistes recommandent de reprendre les études de l’éclairage sur les axes pour vérifier si le dimensionnement est correct. 

L’énergie solaire ou filaire pour l’éclairage public ?

Avant l’introduction du solaire dans le système électrique du Bénin, l’éclairage public était essentiellement basé sur les lampadaires filaires. Ces équipements sont devenus vétustes au fil du temps.  “Les lampes à luminosité de couleur orange ne sont plus adaptées”, observe Cosme Mahissou, spécialiste en énergie. “Il serait judicieux d’opter aujourd’hui pour des lampes led à allumage instantané. Pour assurer leur durabilité, un entretien doit se faire de façon périodique”, suggère-t-il.  

Dans le même temps, les installations d’éclairage solaire sont exposées au  vandalisme principalement en milieu rural. Les plaques solaires et les batteries sont les plus convoitées par les faussaires. En raison de cette vulnérabilité des équipements, on peut questionner la viabilité de l’éclairage solaire. Pour Donatien Ahovelou, spécialiste en énergie renouvelable, , “la technologie de l’énergie solaire photovoltaïque présente plusieurs avantages pour les pays qui bénéficient largement du rayonnement solaire” et pour cela, “il serait opportun pour le Bénin d’en faire une priorité dans les habitudes de consommation d’énergie notamment l’éclairage public”.

Reste la question de la durabilité. Là-dessus, une solution efficace consisterait selon Fernandez Adikpéto, consultant en énergies renouvelables, à confier “la gestion après la pose des lampadaires à une structure qui maîtrise le mode de gestion de ces systèmes”.

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Omoladé Nadège Sanny