03 Mai
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De 112è en 2023 à 89è en 2024, le Bénin a gagné des points au classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières  (RSF). Le rapport, rendu public ce 03 mai, rassure de nombreux futurs journalistes, mais pas sans crainte. 

Ce vendredi 03 mai 2024, au Service de l’information de la télévision de l’ORTB, de futurs journalistes en stage échangent avec leurs aînés un peu avant la conférence de rédaction. Parmi eux, Jean-Mari qui vient de décrocher son diplôme de Licence professionnelle en Journalisme à l’Ecole nationale des sciences et techniques de l’information et de la communication (ENSTIC). Jean-Marie s’impatiente d’exercer le métier de ses rêves. Pour ce dernier, “le journalisme était d’abord une passion avant de devenir un engagement”.

Au sein du même média, Esther et Marlène aiguisent leurs compétences depuis des mois. La curiosité et la passion ont guidé les deux diplômées, après le Baccalauréat, à se former pour informer. Elles nourrissent l’ambition de jouir pleinement de leurs droits dans l’exercice de leur métier.

“J’ai un peu peur”

Dans son rapport annuel, le RSF indique que “la liberté de ton des journalistes a fortement diminué ces dernières années au Bénin. Le paysage médiatique du pays est diversifié, mais marqué par l’absence de grandes entreprises de presse viables”. Sur 180 pays du monde, RSF rapporte que le Bénin a occupé le 112e rang en 2023 et le 89è en 2024.  

Entre la réalité professionnelle et académique, des journalistes en devenir notent un grand fossé. “J’ai un peu peur. Ce que j’entends, me fait peur”, confie Gilles, titulaire d’une licence des Sciences du langage, option Journalisme et communication. Le stagiaire dans un organe de presse privée dit constater de nombreuses restrictions tendant à émousser ses ardeurs. Gilles se fonde entre autres sur les récents classements du Bénin par Reporters sans frontières. “Mon rêve se brise”, dit-il. 

Comme Gilles, Belvida passionnée de “l’enquête journalistique” exprime ses inquiétudes par rapport à l’exercice du métier dans cette spécialité après sa formation. “Le climat actuel de la liberté de la presse, je suis à la fois optimiste et préoccupé. (…) La liberté de la presse est menacée et des journalistes sont confrontés à des défis”, déclare Belvida.

Pour les jeunes diplômés, l’espoir est permis. “Je crois que le journalisme est fermement essentiel pour  une société démocratique et que la voix des journalistes doit être protégée”, soutient la future journaliste Belvida. Selon elle, porter la voix des personnes marginalisées ou dire la vérité au peuple à travers les médias consolident la démocratie. 

Lire aussi => Liberté de la presse : le Bénin 112è au classement 2023 de RSF

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