07 Mai
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Entre le Bénin et le Niger, la tension monte à nouveau avec une décision des autorités béninoises de bloquer l’embarquement du pétrole brut du Niger à partir du port de Sèmè Podji. 

Jusqu’où iront le Bénin et le Niger dans le bras de fer qui les oppose depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 ? Selon une information de Radio France Internationale, le gouvernement béninois a décidé d’interdire l’accès à ses eaux aux bateaux devant embarquer le pétrole brut acheminé du Niger par pipeline. 

La décision sonne comme une mesure de rétorsion de la partie béninoise contre le Niger. En effet, la fermeture des frontières décidée par la CEDEAO après le coup d’Etat de l’année dernière, bien que levée, n’est pas encore effective du côté du Niger. 

Relations tendues

L’intransigeance nigérienne tient à une méfiance à l’égard du Bénin dans la foulée du coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum. Le Bénin a été solidaire de toutes les mesures décidées par la CEDEAO dont la menace d’une intervention militaire pour rétablir le président déchu. C’est dans ce contexte tendu que la junte nigérienne, prétendant d’une présence non confirmée d’arsenal et personnel de guerre étrangers, a unilatéralement dénoncé le 12 septembre 2023 l’accord de coopération militaire qui liait les deux voisins dans le cadre de la lutte contre le terrorisme depuis moins de deux ans. 

Au fil de l’évolution de la situation selon l’orientation de la CEDEAO, le Bénin a pourtant revu sa position, en autorisant par exemple l’importation de marchandises à destination du Niger via le port de Cotonou et en ouvrant subséquemment sa frontière avec le voisin du Nord, dès le 28 février 2024. 

Accord pour le transport du pétrole brut 

Si le Niger maintient le blocus, il a cependant posé quelques actes dans le sillage de l’application normale de son accord bilatéral avec le Bénin pour le transport de son pétrole brut par oléoduc. Début mars, une délégation des douanes nigériennes avait ainsi effectué une mission au Bénin pour s’accorder avec la partie béninoise sur les aspects fiscaux du partenariat. Toutefois, le lancement officiel de l’exportation du pétrole brut via la plateforme pétrolière de Sèmè Podji n’est pas intervenu malgré l’annonce par les médias de l’arrivée des premières gouttes de l’or noir dès le 21 avril dernier à la station terminale du pipeline de près de 2000 km dont plus de 600km sur le territoire béninois. Il s’agirait aussi d’une autre hypothèse justifiant la décision des autorités béninoises de bloquer l’exportation du pétrole nigérien. 

Lire aussi : Mohamed Bazoum à Patrice Talon : “le pétrole du Niger est le pétrole du Bénin”

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