26 Nov
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Deo Gratias Kindoho ou « DGK », a cessé d’être journaliste à l’ORTB depuis janvier 2021 suite à une procédure disciplinaire contre lui. L’ancien présentateur vedette sur Radio Bénin revient sur cet épisode de sa carrière mais aussi sur sa conception d’une presse publique professionnelle dans son livre Hors antenne, publié aux éditions Encrage.

Jeudi 25 novembre 2021, quelques jours après la sortie de son ouvrage, DGK est face à une poignée de ses confrères dans une librairie à l’est de Cotonou. L’auteur, en compagnie de son éditeur s’expliquait à nouveau sur ses motivations au sujet de son livre ; il en avait déjà assez dit sur Facebook, un réseau social théâtre de sa liberté de ton sur nombre de questions d’intérêt public au Bénin.

Dans Hors antenne, le journaliste relate les péripéties de ses 17 ans de carrière à Radio Bénin mais aussi ses expériences positives de pratique du métier de ses rêves au sein de l’audiovisuel public béninois. Pour DGK, “malheureux du fait de la procédure injuste de son licenciement”, son attachement sans concession aux principes déontologiques du journalisme lui ont valu la persécution ayant conduit à son éjection. Mais l’homme reste inébranlable mais en même temps disposé à reprendre son travail dès qu’il sera rétabli dans ses droits. Simplement à cause de son attachement à la radio nationale, confie-t-il : “L’ORTB, c’est ma maison”.

Plaidoyer pour une presse publique libre

Si l’histoire personnelle de Deo Gratias Kindoho sert de fil conducteur à l’essai de 252 pages, le livre est pour une bonne part consacré à un décryptage des faiblesses internes et menaces extérieures qui plombent l’exercice de leur mission par les médias publics en Afrique pour autant que ceux-ci existent vraiment. Car comme le regrette l’auteur, les médias publics sont confusément pris pour des médias gouvernementaux mais généralement à raison par ceux qui pointent la soumission de ces moyens publics de communication aux pouvoirs.

Prônant une liberté pour les médias publics, DGK n’indexe pas moins les professionnels qui se rendent complices de leur domestication :

“Partout, les pouvoirs exécutifs ont tendance à faire main basse sur les radiotélévisions et les journaux publics, considérant à tort qu’ils ont un droit de tutelle directe sur les MSP [Médias de service public, ndlr]. Là où ils n’ont pu donner libre cours à leur diktat, c’est là où ils se sont heurtés au front commun des travailleurs” (Deo Gratias Kindoho, Hors antenne, p. 168).


Deo Gratias Kindoho, un “insoumis discipliné” comme le présente le préfacier du livre, Expédit Ologou, ne négocie pas quand sont en jeu ses valeurs et convictions. Qui mieux que l’éditeur de l’ouvrage pour en témoigner. Selon Habib Dakpogan, patron des éditions Encrage, le projet de livre porté par DGK n’a pu aboutir qu’à l’issue d’une travail éditorial alliant points non négociables et concessions de part et d’autre pour rendre “littéraire un cri du cœur qui reste authentique”. L’auteur rassure aussi : sa main d’écriture n’a pas été dénaturée, la rage qu’il souhaitait exprimer dans son ouvrage non plus. Ses lecteurs habituels sauront confirmer dès les premières lignes.

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