22 Sep
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Une publication sur Twitter datant du 18 septembre 2022 affirme que le Togo a confirmé auprès du secrétaire général des Nations Unies, l’information selon laquelle,  le Mali a mis sur la table des revendications économiques pour la libération des 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako. Après vérification, il n’y aucune preuve de confirmation de cette affirmation que l’on prête au Togo. 

La publication intervient dans un contexte de tension entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Une tension accentuée après l’arrestation de 49 soldats ivoiriens, le 10 juillet dernier à Bamako, pour « mercenariat » présumé. Face aux exigences de Bamako qui souhaite une « contrepartie » pour la libération des soldats, Abidjan a déclaré, au terme d’un Conseil national de la sécurité extraordinaire le 14 septembre 2022, qu’il considère désormais les militaires détenus comme des otages. 

Le tweet tend à conforter la position des autorités ivoiriennes. « Il s’agit bien d’une prise d’otage inédite », soutient le profil de Gauthier Pasquet. 

Le Mali a-t-il mis sur la table des revendications économiques dans les négociations pour la libération des soldats ivoiriens arrêtés à Bamako ? La publication le laisse croire. « Urgent dernière heure. Le Togo confirme auprès du secrétaire général de l’ONU que durant les discussions à Lomé, la partie malienne a mis sur table des revendications économiques pour la libération des militaires ivoiriens. Il s’agit bien d’une prise d’otage inédite », a publié le profil Gauthier Pasquet sur Twitter dimanche 18 septembre 2022. 

Pas de preuve de confirmation des autorités togolaises

Mais aucune preuve ne sous-tend l’affirmation selon laquelle le Togo a confirmé auprès du Secrétaire général de l’ONU que le Mali a mis sur la table des revendications économiques pour la libération des soldats ivoiriens. 

Médiateur dans la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, le Togo a régulièrement fait le point de ses différentes démarches pour la libération des militaires ivoiriens arrêtés par Bamako. Le dernier communiqué publié par le gouvernement du Togo est intervenu à la suite de la libération « à titre humanitaire » de trois militaires féminins ivoiriens, sans donner d’autres précisions.   

Depuis la publication de ce communiqué le 4 septembre 2022, le Togo n’a plus rien publié sur l’affaire. Il n’y a non plus pas de traces sur une éventuelle rencontre officielle des autorités togolaises avec le Secrétaire général de l’ONU. 

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de sa sortie médiatique dimanche 18 septembre 2022 sur RFI et France 24, n’a nullement évoqué une rencontre avec une autorité togolaise au sujet de l’affaire de 49 soldats ivoiriens. Antonio Guterres n’a également pas fait cas d’une éventuelle revendication économique mise sur la table par les autorités maliennes. 

Une publication contestée sur twitter. 

La publication est intervenue autour de 22H dans la nuit du dimanche 18 septembre, donc 4 jours après la réunion extraordinaire du conseil de sécurité de la Côte d’Ivoire, suivie de communiqué et la réplique du gouvernement malien. Le tweet a été retweeté 66 fois, cité 10 fois et aimé par 330 personnes avec des réactions qui mettent en doute l’affirmation de l’auteur du tweet.

  • « Tu mens ». Critique @Tanaka qui voit en cette publication une volonté de « diviser deux pays frères » 
  • « Je n’adhère pas à tous les agissements des autorités maliennes, certes, mais vous publiez trop d’intox », renchérit, Abdoulaye Traoré. 

Un profil controversé

Le profil de Gauthier Pasquet sur Twitter est sujet à controverse. Alors qu’il se présente sur tweeter comme étant un journaliste indépendant, lanceur d’alertes, analyste politique et spécialiste Afrique de l’Ouest, Gauthier Pasquet qui est suivi par 7536 personnes n’a aucun article en ligne.

Le profil de Gauthier Pasquet utilise une photo du journaliste turc Can Dündar qui vit en exil en Allemagne depuis 2016 après sa première condamnation à 27 ans de prison, pour espionnage et aide à un groupe terroriste par un tribunal turc

L’analyse du profil Gauthier Pasquet montre que la plupart des publications tendent à défendre le gouvernement ivoirien contre les autorités maliennes. Plusieurs médias maliens dont maliweb.net et Malibook News jugent que le profil est un faux et le traitent de « mercenaire de la plume ». 

Contacter par messagerie Twitter, Gauthier Pasquet, a affirmé être formel sur ses sources d’informations. « Ni le Mali ni le Togo n’a démenti » a-t-il dit sans apporter de preuve. Par contre, notre question sur son réelle identité et sa photo de profil, est restée sans réponse. 

Verdict 

Il n’existe aucune preuve de l’affirmation selon laquelle le Togo a confirmé auprès du SG de l’ONU que la partie malienne a mis sur la table, des revendications économiques pour la libération des soldats ivoiriens arrêtés à Bamako. 

Olive Oussougoé

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