04 Sep
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Chaque 4 septembre, se célèbre la journée mondiale de la santé sexuelle. Le consentement est le thème retenu pour l’édition 2023. Souvent défini comme un “oui” mutuel, le consentement, en matière de santé sexuelle, est bien plus qu’un simple accord et va bien au-delà.


L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé sexuelle comme “un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social associé à la sexualité”. Le consentement intervient en matière de santé sexuelle lorsque l’on parle de relations sexuelles saines et respectueuses. Ce qui implique que toutes les parties engagées dans une activité sexuelle le fassent de manière volontaire.

L’absence de consentement conduit à la violence sexuelle


Lorsqu’un acte sexuel se produit sous la contrainte, la peur ou sans le consentement de toutes les personnes impliquées, cela peut être qualifié d’agression sexuelle, de viol ou de harcèlement sexuel. Ces violences qui portent atteinte à l’intégrité physique et psychologique de la victime sont punies par la loi.

Au Bénin, en 2021, le législateur a pris de nouvelles mesures pour réprimer ces infractions et protéger les victimes. La loi n° 2021-11 du 20 décembre 2021 en son article 553 nouveau, dispose que :

‘’Tout acte de pénétration sexuelle commis sur la personne d’autrui, hors de sa volonté et notamment par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol. Le viol est passible de la réclusion criminelle de cinq (5) à dix (10) ans, ainsi que d’une amende allant de cinq cent mille (500 000) à deux millions (2 000 000) de francs CFA”.

Article 553 nouveau de la loi portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe des personnes et de protection de la femme en République du Bénin.

Pour les victimes mineures, de moins de treize ans et quelle que soit la différence d’âge entre I’auteur majeur et Ie mineur la loi prévoit une peine encore plus sévère. “Lorsque le viol est commis sur un mineur de moins de treize 13 ans, il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. viol sera puni de la réclusion criminelle de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende de un million (1000 000) à cinq millions (5 000 000) de francs FCFA, lorsqu’il aura été commis sur un mineur de plus de 13 ans”.

Réalités socio-culturelles, freins au consentement


Au Bénin, les tabous et mythes autour de la sexualité constituent des freins à la sexualité épanouie. Les stéréotypes peuvent influencer la compréhension des partenaires sur le consentement comme l’observe Dr Herman Azanmasso, neuro-sexologue :


‘’Notre société a appris à la jeune femme à dire ‘non’ d’abord, à ne pas dire ‘oui’ ; la culture lui a appris que la femme doit dire ‘non’ d’abord sinon elle est dévalorisée et elle est facilement rejetable par l’homme (…). Cette stratégie qui est également connue de l’homme fait que le consentement est biaisé. Il faut qu’on aille dans la stratégie qui permet à la femme de dire ‘oui’ quand elle le veut et de dire ‘non’ quand elle ne veut pas.’’


Toutefois, selon les spécialistes du droit, diverses circonstances peuvent empêcher une personne de donner son consentement, notamment le fait d’être inconsciente, d’être sous l’effet de l’alcool ou des stupéfiants, ou de ne pas avoir la capacité mentale de consentir.

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Fulgencia Hountondji

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