01 Mai
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Le Bénin fait figure d’exception en Afrique dans les options économiques pour faire face à la crise du coronavirus. Alors que les bailleurs de fonds, Etats et institutions, seraient disposés à alléger voire annuler des dettes aux pays africains, les autorités béninoises font le choix de refuser ces offres qui ne cadrent pas selon elles avec les besoins urgents des Etats face à la crise.

Dans une tribune qu’il a signée sur Jeune Afrique le 23 avril, le ministre des Finances, Romuald Wadagni, soutenait la position singulière du Bénin expliquant “pourquoi l’allègement de la dette africaine n’est pas la solution”.

Quelques jours après, profitant d’une émission spéciale (voir vidéo en bas) sur la gestion de la crise sanitaire au Bénin, le ministre a révélé que la position qu’il défend est dictée par le chef de l’Etat, Patrice Talon qui a saisi parallèlement les dirigeants du G20 et ceux des institutions de Bretton Woods de ses observations.

“Le Bénin ne demande pas de moratoire sur ses dettes”

Romuald Wadagni déplore que “les solutions proposées dans les pays du Nord ne sont pas celles envisagées pour les pays africains”. Or, les solutions de remise de dette ou de moratoire ne servent qu’à “repousser à plus tard, les problèmes” des bénéficiaires de ces mesures.

Le ministre des Finances craint d’ailleurs des conséquences de ces mesures d’indulgence ou de pitié envers les pays pauvres. L’annulation de dette va priver les Etats de leurs bailleurs et les déclasser chez les agences de notation, soutient le ministre. Ces solutions proposées vont également “anéantir les efforts d’assainissement des finances publiques” qui permettent au Bénin de lever des fonds sur le marché international.

C’est pourquoi, révèle l’argentier national, “les instructions du chef de l’Etat sont claires : le Bénin ne demande pas de moratoire sur ses dettes”.

Demander des solutions nouvelles

En déclinant les propositions d’annulation de dettes, le Bénin demande mieux. Il faut permettre aux Etats d’accéder à des financements auprès de leurs partenaires afin de faire face aux dépenses urgentes induites par la crise sanitaire. Et en cela, le Bénin ne crie pas dans un désert. Ses appels sont entendus selon Romuald Wadagni :

“Depuis notre prise de position, des banquiers à l’international affirment leur disponibilité à nous accompagner.”

A travers sa position à l’antipode de la tendance, le Bénin veut assumer un rôle d’innovateur. “Nous sommes dans un contexte où la solidarité mondiale se manifeste. Notre position est de dire : profitons de cette solidarité mondiale pour demander des solutions nouvelles”, indique le ministre de l’Economie et des Finances.

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