27 Nov
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La désinformation constitue un facteur cristallisant les discours de haine en ligne mais aussi dans l’émergence de conflits.   Leur capacité à se propager comme une traînée de poudre décuple leur  impact sur l’information. Un renforcement de capacités en continue des acteurs de l’information apparaît comme une nécessité notamment dans une perspective de promotion des droits humains.

C’est conscient de cet enjeu et face à la menace grandissante que le bureau régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a initié une formation au profit d’une quinzaine de journalistes. L’atelier de formation s’est déroulé les 22 et 23 novembre 2023 à Dakar, au Sénégal.  Il était destiné à faire comprendre aux professionnels des médias les interactions existant  entre la désinformation et les droits humains. Un sujet qui nourrit de plus en plus la réflexion au sein d’Amnesty International. “C’est un thème important et  émergent au sein d’Amnesty. C’est un sujet qui nous préoccupe”, a déclaré Samira Daoud, directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Enjeux

Conscients des enjeux liés à ces nouvelles préoccupations, les journalistes ont trouvé un grand intérêt dans l’initiative. “Il est important pour les journalistes de s’armer face à la montée de la désinformation, qui a un impact direct sur les droits de l’homme, la construction de la démocratie et la consolidation de l’État de droit”, a expliqué Jean Ferdinand Koenan, journaliste en République centrafricaine.

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La formation a donc permis aux participants de se familiariser avec les techniques de vérification de l’information.  “Pour la première fois, j’ai suivi une formation sur la désinformation où les professionnels de ce secteur nous ont appris à utiliser des outils qui peuvent nous permettre de vérifier que les photos, les vidéos, les voix n’ont pas été manipulés“, a confié Yves-Laurent  Ngoma, journaliste et fondateur de “Gabon Actu”.

Pour De Laure Nesmon Pie, journaliste ivoirienne, “c’était une formation de haut niveau sur les droits civils et politiques, le droit à l’information, la liberté d’expression, l’intelligence artificielle”. La responsable du “Médiacitoyen” retient plusieurs leçons de ces deux jours d’atelier : “je suis invitée à la prudence, non seulement pour éviter de propager de fausses nouvelles, mais surtout pour éviter de me laisser manipuler par les réseaux de désinformation et de discours de haine”.

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Education aux médias

L’atelier était également l’occasion pour les journalistes de prendre connaissance du cadre juridique qui encadre la diffusion des fausses nouvelles et les mécanismes de protection des journalistes en cas de violation de leurs droits. Les différentes thématiques ont été développées par des spécialistes du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Reporters sans Frontières, Africa Check, Article 19 et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Pour lutter efficacement contre les fausses informations, les 13 journalistes ayant pris part à l’atelier ont décidé de créer un réseau informel de journalistes. Ils se sont engagés à partager les connaissances acquises avec leurs pairs dans leurs pays respectifs. 

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Fulgencia Hountondji

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